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Interview : Anaïs Maigrat présente sa collection de tables luxueuses GEMMA

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous contacter afin d’obtenir conseils pour la réalisation de vos projets divers et variés. A chaque fois c’est un plaisir que vous nous accordiez votre confiance et on essaie de vous apporter tous les éléments de réponses possibles. Quand vos besoins dépassent notre champ d’action, on ne manque pas de vous rediriger vers notre partenaire le plus adapté. Quand Anaïs Maigrat, jeune designer nous a contacté pour imprimer en 3D ses tables luxueuses inspirées de l’univers de la joaillerie, on a pas imaginé un instant le faire avec les quelques imprimantes 3D grand public dont on dispose, même à l’échelle 1/10.

Anaïs, si vous commenciez par vous présenter ?

Anaïs Maigrat
Anaïs Maigrat

Tout d’abord, je vous remercie de me consacrer une interview. C’est avec plaisir que je répondrai à vos questions.

Je suis designer global diplômée de l’Ecole Bleue depuis juin dernier. Par design global, il faut entendre architecture d’intérieur, design graphique ainsi que design produit. C’est une opportunité de pouvoir étudier ces différents designs à valeur égale. Selon moi, ces designs sont très proches les uns des autres et vivent en symbiose.

Je suis très heureuse d’avoir fait ces six années d’études à Paris, c’est une réelle chance. Tant de musées, tant de chefs d’oeuvres architecturaux, tant de créativité dans une seule ville… Je suis tombée amoureuse de cette capitale.
Pour me décrire, je parlerais de générosité, de loyauté, de raffinement et de passion. Ces maîtres mots révèlent ma philosophie et ma personnalité.

C’est ainsi que lorsque je dessine des projets de design, j’étudie la fonctionnalité des choses tout en m’attachant à leur esthétique – à leur beauté – à savoir comment sublimer une fonction.

Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Pour mon projet de diplôme, je voulais m’intéresser à l’univers de la joaillerie, un univers qui m’était totalement inconnu. Cette idée m’est venue lorsque je me suis rendue à une magnifique exposition nommée “Reflet(s)” en juin 2013 au Palais de Tokyo, à Paris. Mes yeux brillaient devant les œuvres joaillières exposées. Tout était sublime. C’est ainsi que j’ai voulu en faire l’objet de ma réflexion. La joaillerie devint alors mon inspiration.

Mon souhait était de dessiner un objet fonctionnel du quotidien tel un bijoux précieux. Je me suis nourrie de la gemmologie et des techniques de tailles de pierres précieuses. J’ai découvert de très beaux ouvrages traitant ce véritable savoir-faire. Peu à peu, mes recherches se précisaient. Les graphismes des tailles de pierre m’interpellaient et suscitaient davantage mon intérêt. Je me suis alors attachée à la taille du diamant – dite “brillant’ – ainsi qu’à la technique de sertissage (qui consiste à emprisonner une pierre sur sa monture).

Rendu Keyshot du modèle 3D Rhinocéros
Rendu Keyshot du modèle 3D Rhinocéros

C’est ainsi que j’ai dessinée une gamme de tables luxueuses, que j’ai nommée Gemma.

La structure de ces tables est conçue de manière à sertir le plateau de verre biseauté. Lorsque la lumière traverse ces tables, les ombres de leur structure sont projetées et dessinent alors le graphisme du brillant. De magnifiques ombres colorées apparaissent également. L’idée est que chacun puisse choisir et composer son propre bijoux, sa propre collection de tables.

Zoom sur le rendu 3D
Zoom sur le rendu 3D

Comment avez-vous découvert l’impression 3D et qu’est-ce qui vous a donné l’idée de mettre cette nouvelle technologie à profit de ce projet ?

J’ai découvert l’impression 3D dans le cadre de ma formation. Cette technologie est très utilisée par les designers et ne cesse de faire parler d’elle. J’ai souhaité à mon tour la tester. Ayant réaliser les modèles 3D des tables, je n’avais plus qu’à les imprimer.

La collection de tables Gemma étant l’objet de mon projet de diplôme, je devais la présenter devant un jury de professionnels. J’avais alors de nombreux supports pour leur présenter mon projet : croquis, maquettes en carton, 3D…

Je souhaitais réellement avoir des miniatures en impression 3D : celles-ci pouvaient alors présenter la collection – constituée de trois tables – et mettre en évidence les ombres portées. Mais l’objectif premier de ces impressions 3D était de valider les proportions et la faisabilité de mon projet avant de réaliser le prototype échelle 1 d’une des tables.

Collection GEMMA imprimée en 3D
Collection GEMMA imprimée en 3D

J’ai ainsi fait appel à “Les imprimantes 3D .fr” qui a pu me conseiller et m’orienter vers la société la plus adaptée à ma demande. Shapelize a été très à l’écoute de mes attentes et m’a imprimé ces miniatures à l’échelle 1/10 dans des délais très courts.

Lorsque je suis allée chercher ces impressions, mon étonnement et ma satisfaction étaient immenses quand j’ai vu la précision et la sophistication de ces miniatures.

Question pour Michael de Shapelize, avec quel type d’imprimante 3D avez vous fabriqué la collection d’Anaïs à l’échelle 1/10 ?

A l’échelle 1/10, la structure de la table d’Anaïs devenait très fine. Nous avons donc fait un compromis entre rigidité, coût et respect du détail. Notre choix s’est donc tourné vers une impression 3D par frittage de poudre polyamide avec un trempage couleur noir.

L’intérêt du polyamide est d’avoir des pièces fines légèrement souples. Cela permet de faciliter le transport et la manipulation des tables miniatures pour démonstrations ou maquettisme.

Ces miniatures de qualité vous ont-elles conduit à réaliser un prototype grandeur nature ?

Jeu d'ombres avec une table luxueuse GEMMA
Jeu d’ombres

Absolument. Ces miniatures m’ont permises de confirmer la faisabilité de chaque table. Il s’avère que les calculs des angles et inclinaisons des éléments constituant la structure n’a pas été évident. Les calculs mathématiques n’ont pas été sans labeur. A cette étape de ma recherche, je ne parvenais pas à créer un assemblage convenable en maquette, alors que ma modélisation 3D avait l’air de fonctionner. En effet, les logiciels de 3D sont des outils extraordinaires, mais il faut rester prudent car tout est toujours possible, ou presque selon eux, mais la réalité en est autrement.

Après avoir rencontré un spécialiste, un métallier, j’ai pu apporter une réponse. J’ai retravaillé ma 3D et ai lancé les impressions 3D. Celles-ci ont donc confirmer la faisabilité de mes assemblages. Elles ont également valider les proportions des tables que j’avais définies.

J’ai pu, à ce moment là, lancer la production du prototype échelle 1:1 d’une des tables. J’en profite à ce propos, pour remercier l’atelier Grésillon qui a fait un travail remarquable et très qualitatif.

Vos modèles 3D et leurs réalisations à différentes échelles ont-il impressionnés le jury lors de la soutenance de votre diplôme ? Étiez-vous la seule à avoir fait appel à l’impression 3D dans votre promotion ?

Anaïs présente son prototype échelle 1
Anaïs présente son prototype

Ma soutenance s’est très bien passée. Pendant que je présentais ma démarche et ma réflexion, il régnait un silence magistral. Je leur ai donc demandé s’ils avaient des remarques, des questions à propos de ce projet. Puis ils ont pris la parole tour à tour en congratulant ce projet. J’étais à la fois très touchée et très fière de recevoir tant de compliments pour ce travail.

Effectivement, lorsque je leur ai présenté les miniatures – que j’avais mises en scène sous une belle lumière – je les ai vu très intéressés. Ils se sont tous rapprochés pour observer leurs détails et les ombres qui se projetaient sur le socle. J’ai donc ensuite présenté mon prototype échelle 1 – qui a lui aussi reçu des félicitations. Sans aucune prétention, je pense avoir réussi à créer un objet séduisant.

Je ne suis pas la seule de ma promotion à avoir présenté des impressions 3D. L’Ecole Bleue ayant récemment fait acquisition d’une imprimante 3D, certains étudiants y ont eu recours. Me concernant, je souhaitais faire appel à des professionnels pour qu’ils me fassent partager leur expérience et car le choix des matières premières convenait davantage à mon projet (à l’échelle 1/10ème, la structure des tables ne mesure qu’un millimètre ; il fallait une impression 3D de haute précision). Une chose est sûre, les impressions 3D nous permettent de valider ou non nos projets, de les retravailler dans l’objectif de les concrétiser.

Avez-vous des projets à plus ou moins long terme, commercialiser cette collection, une nouvelle collection? Souhaitez-vous vous lancer seule, dans une agence ou via une plateforme type TOG ?

Zoom sur le prototype échelle 1
Zoom sur le prototype échelle 1

En ce qui concerne ma collection de tables Gemma, en effet, je souhaite trouver une maison d’édition qui pourra l’éditer et la commercialiser.

Je trouve le principe de plateforme TOG très intéressant et je pense que ce concept va se développer très rapidement. Cependant, je ne pense pas que ma collection de tables Gemma soit adaptée et puisse répondre à ce concept.

Afin de poursuivre ma réflexion, je me suis également intéressée à d’autres tailles de pierres précieuses dans l’objectif de dessiner de nouveaux objets, et pourquoi pas, oui, une nouvelle collection.

En ce qui concerne ma situation professionnelle, j’aimerais trouver un contrat salarial au sein d’une agence de design global, où je pourrais alors tant traiter des projets d’architecture d’intérieur que des projets de design graphique ou de design de produit. Par ailleurs, je me suis lancée en free-lance.

Un dernier mot pour nos lecteurs?

J’aimerais partager une citation de Johann Wolfgang Goethe : « Quoi que vous puissiez ou rêvez de faire, faites le. L’audace a du génie, de la puissance et de la magie ».

 

En conclusion

Surtout qu’aujourd’hui, en plus de l’audace, on a l’impression 3D. Merci d’avoir partagé la réalisation de ce projet avec nous Anaïs. Toute l’équipe du site Lesimprimantes3D.fr vous souhaite de réussir dans votre projet professionnel, en espérant bientôt retrouver la collection de tables GEMMA sur le marché du luxe.

 

Retrouvez Anaïs Maigrat sur son site, sa page Facebook et sur LinkedIn.

A propos de Motard Geek

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Administrateur du site (lesimprimantes3d.fr) avec Julien, passionné par l'informatique et les nouvelles technologies, un peu geek sur les bords, motard du dimanche, blogueur multi-casquettes, attiré par l'impression 3D depuis ses débuts.
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