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Sunlu AMS Heater, le test

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Le Sunlu AMS Heater se présente comme une mise à niveau simple et efficace pour le système AMS première génération de Bambu Lab. En remplaçant le couvercle d’origine par un modèle chauffant, il permet de maintenir les bobines dans un environnement sec et contrôlé. L’avantage est de pouvoir sécher les filaments même pendant l’impression, ce que ne propose pas l’AMS 2 Pro. Avec cet accessoire, l’AMS V1 gagne donc une fonction essentielle pour tous ceux qui veulent imprimer en multi-couleurs sans craindre les effets de l’humidité.

J’ai reçu pour ce test un exemplaire de pré-production destiné aux testeurs. Le modèle final pourra présenter quelques différences mineures, notamment un capot transparent qui laissera apparaître directement les bobines, alors que l’exemplaire que j’ai eu entre les mains utilisait encore un plastique opaque.

La problématique des filaments humides

Tous les makers avec un peu d’expérience l’ont vécu au moins une fois. Une bobine qui fonctionnait parfaitement au départ commence à produire des impressions médiocres après quelques semaines. Le filament claque dans l’extrudeur, la surface devient granuleuse, le stringing s’intensifie et parfois même les couches n’adhèrent plus correctement jusqu’à en remettre en question la machine. Pourtant, la cause est bien souvent l’humidité absorbée par le plastique.

La problématique et les solutions abordées sur le forum

Même si le PLA est relativement tolérant, il finit lui aussi par en souffrir lorsqu’il est stocké longtemps dans une pièce humide. Le PETG, l’ABS et le TPU deviennent rapidement difficiles à exploiter tandis que certains matériaux plus techniques sont quasiment inutilisables sans séchage préalable. Le sujet revient régulièrement sur le forum avec des pages entières de retours d’expérience autour des sécheurs de filaments. On y retrouve des solutions bricolées comme le four de cuisine, le déshydrateur alimentaire ou les boîtes hermétiques remplies de sachets de silice. Tout cela fonctionne plus ou moins bien mais reste peu pratique au quotidien et parfois risqué. Les sécheurs dédiés ont amélioré les choses, mais ils ne sont pas tous aussi pratiques et ne permettent pas toujours l’impression pendant le séchage. Ce point fait d’ailleurs débat, car un filament trop ramolli peut devenir difficile à extruder.

Fiche technique du Sunlu AMS Heater

Cet accessoire se présente comme un couvercle de remplacement pour l’AMS de première génération de Bambu Lab. Une fois installé, il transforme le boîtier multi-bobines en véritable dryer. L’appareil intègre deux résistances chauffantes couplées à deux ventilateurs afin de répartir l’air chaud de manière homogène, un capteur d’humidité et un petit écran tactile pour piloter le tout.

Plage de réglage de la température35 °C à 70 °C (température maximum atteinte en 20 minutes)
Plage d’affichage de l’humidité10 % à 90 %
Plage de réglage de l’heure0-99 H
Spécifications d’alimentation électriqueAC 110 V 60Hz ou AC 220V 50 Hz
Courant maximal de fonctionnement2,2 A @ 230 V 4,15 A @ 120 V
Puissance maximale de fonctionnement390 W
Puissance en veille0,6 W
Puissance nominale220 W
Dimensions363 mm × 278 mm × 131 mm
Poids1,7 kg
ConcurrenceEibos Tetras et Dyas

Techniquement il est également possible d’installer l’AMS Heater sur l’AMS 2 Pro. Toutefois, cela fait double emploi avec la fonction de séchage déjà intégrée dans ce dernier, bien qu’elle ne puisse pas être activée pendant l’impression, contrairement à l’upgrade de Sunlu. De plus, le système d’ouverture manuelle du produit Sunlu peut interférer avec le système d’évacuation automatique de l’air humide chez Bambu Lab.

Le Sunlu AMS Heater sur le comparateur

Déballage (unboxing) et montage de l’AMS Heater

Mon modèle pré-production ne proposait pas de notice mais l’installation est d’une simplicité exemplaire. On retire le couvercle transparent d’origine de l’AMS maintenu par seulement deux vis, on place le module Sunlu à la place, on revisse le tout et on branche l’alimentation. L’opération prend à peine quelques minutes et ne demande aucun réglage logiciel. L’AMS Heater fonctionne de manière totalement indépendante de l’écosystème Bambu Lab, ce qui simplifie son installation mais limite son intégration logicielle.

Contrairement au capot d’origine, l’AMS Heater ne se verrouille pas. L’étanchéité repose sur son propre poids qui presse le joint côté AMS. Côté encombrement, il reste proche du capot d’origine, simplement plus haut d’environ 25 mm.

Mise en route et utilisation de l’AMS Heater de Sunlu

Une fois en place et sous tension, l’écran tactile donne accès aux réglages de température, de durée et d’hygrométrie. On retrouve également des presets pour différents types de filaments.

Le Sunlu AMS Heater ne se limite pas à diffuser de la chaleur de manière fixe puisqu’il embarque un système de suivi en continu de l’hygrométrie. En configuration par défaut, il lance un cycle de séchage de six heures à 55 °C pour du PLA, mais l’utilisateur peut ajuster la température et la durée selon le type de filament. Une fois ce cycle terminé, l’appareil bascule en veille intelligente et reste attentif aux variations d’humidité. Dès que le taux dépasse 50 %, le chauffage reprend automatiquement jusqu’à ce que le niveau descende à nouveau aux alentours de 20 %. Pour encore plus de précision, il est possible de définir soi-même la valeur seuil, comprise entre 25 % et 50 %, afin d’assurer des conditions de conservation et d’impression parfaitement maîtrisées. Que ce soit pendant un cycle de séchage ou en veille avec surveillance de l’humidité, on peut utiliser l’imprimante 3D sans contrainte.

Contrairement à l’AMS 2 Pro, le Sunlu AMS Heater ne dispose pas d’une trappe automatique pour l’évacuation de l’air humide. Pour un séchage efficace, il faut penser à ouvrir la sortie d’air manuelle afin que l’humidité puisse s’échapper puis à le refermer une fois l’opération terminée. Un oubli peut réduire l’efficacité et laisser la bobine réabsorber de l’eau. De plus, cette trappe située sur le dessus empêche d’empiler plusieurs AMS Heater les uns sur les autres comme le vante la fiche produit officielle. Cependant, puisqu’il faut ouvrir le capot pour changer les bobines, mieux vaut ne rien poser dessus.

Acheter l'AMS Heater chez Sunlu

Comme le chauffage agit sur tout le volume de l’AMS, l’idéal est d’y placer quatre bobines du même type afin d’obtenir un séchage uniforme. Si les matériaux sont différents, il faut alors régler la température sur la valeur de séchage la plus basse parmi celles supportées par les filaments présents. Cette approche limite tout risque de ramollissement ou de déformation des filaments sensibles, même si elle rend le séchage un peu moins efficace pour les autres.

Impression de test avant et après séchage

Étant déjà équipé d’un AMS 2 Pro, un AMS HT et un FilaDryer E2 pour stocker et sécher mes bobines, je n’avais pas de filament problématique sous la main. Pour tester ce dryer concrètement, j’ai donc imprimé un objet en ASA de chez Bambu Lab avec une bobine neuve, directement sortie de son sachet sous vide. J’ai ensuite laissé cette bobine à l’air libre pendant une semaine dans ma salle de bain, un environnement particulièrement humide puisqu’on y prend au moins quatre douches par jour. J’ai relancé exactement le même gCode depuis l’écran de ma H2D afin de comparer les résultats. Enfin, j’ai placé le filament dans l’AMS Heater pendant 12 heures à 70 °C, alors que Bambu Lab recommande plutôt un séchage à 80 °C pendant huit heures. Voici les résultats :

De gauche à droite bobine neuve, filament humide et filament séché

La photo parle d’elle-même. La pièce réalisée avec du filament chargé en humidité est de mauvaise qualité tandis qu’après passage dans l’AMS Heater, le même objet retrouve une finition aussi nette que celui imprimé avec une bobine neuve. Cela ne signifie pas que 70 °C suffira pour tous les matériaux, mais cette expérience montre que l’appareil permet déjà de retirer une quantité significative d’eau absorbée par le filament, et donc de retrouver une impression de qualité.

Si vous voulez voir d’autres exemples d’impressions 3D avec du filament humide avant et après séchage, je vous invite à consulter ce message sur le forum.

Benchy imprimé avec du PETG humide avant (à gauche) et après (à droite) séchage
Comparer les prix du Sunlu AMS Heater

Durée de chauffe et consommation électrique

Dans mon garage à 25 °C, il faut seulement 5 minutes pour atteindre 55 °C puis 4 minutes supplémentaires pour atteindre la température maximum de 70 °C. La consommation grimpe à environ 277 W pendant la phase de chauffe à 55° et environ 296 W avec une consigne à 70°, puis se stabilise aux alentours de 190 W pour 55° et 200 W pour 70° une fois la température visée atteinte. Concrètement, cela représente environ 0,04 € par heure de séchage avec un tarif EDF standard (0,2276 €/kWh). Autant dire que même sur un cycle long de plusieurs heures, l’impact sur la facture reste très limité. En veille, la puissance mesurée oscille entre 0,5 et 0,8 W, soit environ 0,00015 € de l’heure. On peut donc laisser l’AMS Heater branché en permanence pour profiter de la chauffe automatique sans se soucier de la consommation résiduelle.

Nuisance sonore

À moins d’un mètre de l’appareil, l’application sonomètre de mon smartphone mesure environ 48 dB. Ce n’est pas assourdissant, mais dans mon salon d’une trentaine de mètres carrés, le souffle reste perceptible et peut gêner la concentration ou le visionnage d’un film. En revanche, dans un atelier ou une pièce dédiée, le bruit se fait vite oublier, d’autant qu’il est couvert par l’imprimante en fonctionnement.

Fiabilité et durabilité

Si l’AMS Heater rassure par sa conception simple et son fonctionnement autonome, je reste réservé sur la capacité de l’AMS à encaisser durablement des températures élevées pendant de longues périodes. L’AMS n’a pas été conçu à l’origine pour fonctionner comme une chambre chauffée, et même si Sunlu limite la température à 70 °C, on peut se demander si les plastiques, joints et composants internes supporteront des cycles répétés de plusieurs heures sans s’user prématurément. À ce stade, il est difficile d’avoir un vrai recul, et seul l’usage sur plusieurs mois permettra de confirmer la résistance de la solution.

Ce point de vigilance n’enlève rien aux bénéfices immédiats en confort et en qualité d’impression, mais il mérite un suivi dans le temps.

A qui s’adresse l’AMS Heater ?

Le Sunlu AMS Heater s’adresse surtout aux possesseurs d’un AMS premier du nom qui veulent bénéficier d’un moyen de séchage des bobines sans investir dans un AMS 2 Pro. C’est une solution idéale pour ceux qui impriment régulièrement du PLA, du PETG ou du TPU, des matériaux très sensibles à l’humidité, ou encore pour les makers qui stockent leurs bobines dans des environnements exposés comme un garage ou une pièce non chauffée. En revanche, il faut garder à l’esprit que le couple AMS V1 + AMS Heater revient quasiment au prix d’un AMS 2 Pro. Pour un nouvel acheteur, le choix du Pro est clairement plus judicieux, mais pour ceux qui possèdent déjà un AMS first gen, l’upgrade Sunlu reste une option pertinente et économique.

Notes et conclusion

Installation - 9.5
Utilisation - 8.5
Efficacité de séchage - 9
Bruit - 7.8
Rapport qualité / prix - 8.5

8.7

/10

Points forts
  • Installation facile et rapide
  • Chauffage pendant l'impression (fonction qui divise toutefois la communauté de part son risque de ramollissement du filament)
  • Maintien automatique du taux d'hygrométrie défini
  • Écran tactile simple et intuitif
  • Vitesse de chauffe
  • Séchage possible pendant l’impression, pratique selon les usages
Points faibles
  • Température maximum de 70° pas adaptée à certains filaments techniques (nylon, PC, PEEK/PEI, etc.)
  • Trappe d'évacuation de l'air humide manuelle
  • Trappe d'évacuation de l'air humide située sur le dessus
  • Pas d'option de rotation des bobines
  • Température identique pour toutes les bobines
Le Sunlu AMS Heater est probablement l’amélioration la plus pertinente que l’on puisse apporter à un AMS de première génération. Il s’installe facilement, fonctionne de manière autonome et apporte une réelle amélioration dans la qualité d’impression quand on est confronté à l'humidité.
Je regrette la température limitée à 70° et la trappe manuelle, mais ces défauts restent mineurs face au confort apporté lorsqu'on n'imprime pas de filaments techniques. Pour tous ceux qui utilisent encore un AMS V1, c’est un investissement judicieux qui peut rendre l’impression multi-matériaux plus fiable et moins contraignante dans certains contextes.
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