Alors que toute l’attention semblait tournée vers la très attendue H2S, c’est finalement la Bambu Lab H2C qui a choqué la communauté des makers. Annoncée pour le quatrième trimestre 2025, cette nouvelle imprimante 3D introduira un système inédit de changement de buses baptisé Vortek. Celui-ci promet de réduire drastiquement les déchets de purge liés aux impressions 3D multi-matériaux et multi-couleurs. Avec cette approche, Bambu Lab se positionne face aux Prusa XL, Snapmaker U1 et autres machines multi-têtes, mais en misant sur une technologie radicalement différente.
Vidéo de présentation de Vortek, la solution d’impression multi-matériaux zéro déchet
Pour accompagner l’annonce, Bambu Lab a publié une vidéo qui dévoile Vortek, son système de changement automatique de tête d’impression pensé pour éliminer les déchets liés au multi-matériaux.
Le problème du multi-matériaux chez Bambu Lab (mais pas que)
Quand Bambu Lab a lancé la X1 en 2022, grâce à son AMS, l’impression multi-matériaux est enfin devenue accessible au plus grand nombre. Mélanger les couleurs est très vite devenu à la mode, au prix de beaucoup de gâchis de matière et de temps d’impression rallongés à cause des purges nécessaires lors des changements de filament. Toutefois, de nombreux constructeurs ont emboîté le pas, comme Creality avec le CFS, Anycubic avec l’ACE Pro, ou encore plus récemment Qidi avec sa Box et bientôt Artillery et Elegoo, preuve que le concept avait du sens et a trouvé son public.
Les alternatives existantes
Pour contourner la purge, certains fabricants ont misé sur plusieurs têtes montées sur un même chariot, une solution relativement efficace mais qui réduit le volume d’impression disponible, augmente la complexité et par conséquent le coût. D’autres ont choisi de multiplier les buses dans une seule tête, plus imposante et plus lourde, ce qui pénalise la vitesse d’impression. Au final, il s’agit toujours d’un compromis entre rapidité, fiabilité, coût et volume utile. Aujourd’hui, les machines qui tirent leur épingle du jeu dans ce domaine restent la Prusa XL et la prometteuse Snapmaker U1.
Discuter de l'imprimante H2C sur le forum Bambu LabLa réponse de Bambu Lab : Vortek
Jusqu’à la H2D comprise, toutes les imprimantes 3D de Bambu Lab avaient la fâcheuse tendance à produire beaucoup de « poops » 💩.
Avec Vortek, la marque a décidé de s’attaquer directement à la source du problème, à savoir le hotend, là où se produit la contamination entre les différents filaments. La Bambu Lab H2C conserve la nouvelle configuration double buse introduite avec la série H, mais l’une d’elles peut être échangée automatiquement parmi un jeu de 6 hotends, permettant ainsi d’imprimer jusqu’à 7 matériaux différents sans purge ! Utilisée avec des AMS (V1, V2 ou HT), la buse fixe peut même donner accès à 24 filaments différents, avec un taux de purge optimisé par Bambu Studio, qui répartit intelligemment les bobines pour limiter les déchets.
Chaque hotend interchangeable est un petit bijou d’ingénierie : compact (20 × 15 × 56 mm), ultraléger (seulement 10 g pour l’ensemble buse + heatbreak + thermistance + mini-circuit imprimé) et surtout entièrement sans fil ni connecteur. Le chauffage par induction permet d’atteindre la température souhaitée en seulement 8 secondes, tout en la transmettant en temps réel au firmware.
Une technologie pensée pour durer
Bambu a voulu éviter les faiblesses classiques des systèmes modulaires. Ici, pas de câble ni de connecteur à broche pogo fragiles qui s’usent à force d’être sollicités, et une seule tête, à la fois pour limiter les coûts et maximiser le volume d’impression utile. Tout est pensé pour supporter des milliers de changements sans perte de fiabilité. Cependant, la complexité du mécanisme peut laisser entrevoir un entretien et une maintenance probablement moins évidents que sur une machine classique.
Prix et disponibilité de la H2C
Le lancement de la Bambu Lab H2C est prévu pour le quatrième trimestre 2025. Avec son système Vortek, on peut s’attendre à un tarif sans doute supérieur à celui de la H2D lors de sa sortie. Cerise sur le gâteau, les H2D et H2S déjà commercialisées seront upgradables vers le système Vortek, ce qui évitera aux early adopters de se sentir laissés pour compte, mais l’opération s’annonce assez complexe.
Reste maintenant à voir si la promesse du zéro déchet sera tenue dans la pratique et surtout si le Vortek saura se montrer compatible avec des matériaux souples comme le TPU. Sur le papier, cette nouvelle machine s’annonce déjà comme une petite révolution. En attendant, n’hésitez pas à aller lire l’annonce officielle sur le blog de Bambu Lab et la documentation du Vortek déjà présente sur leur wiki.