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La fin du mouvement makers pour les visières 3D

visiere 3D shield

Un formidable élan de solidarité a animé des milliers de makers qui ont imprimé des centaines de milliers de visières en 3D pour protéger le personnel soignant, les commerçants et les forces de l’ordre contre le Covid-19. Désormais, les industriels prennent le relai, par une manière que chacun jugera après lecture de cet article et des Conditions d’évaluation de la conformité des visières de protection (Bulletin officiel). En quelques mots, impossible pour un particulier de répondre aux normes imposées pour imprimer des visières conformes à la réglementation gouvernementale.

Depuis le 23 avril dernier, la direction générale du travail (DGT) et la direction générale des entreprises (DGE) ont précisé les conditions d’évaluation de la conformité requises pour les visières de protection destinées à la lutte contre le Covid-19.

Pour résumer, le don ou la vente à prix coûtant d’une visière peuvent être requalifiés en concurrence déloyale. La réalisation d’une visière gratuitement, même par un bénévole, peut être requalifiée en travail déguisé.

L’équipe de covid3d.fr

Il est évident que des entreprises, dont l’activité est l’impression 3D de produits, ont besoin de tourner et de facturer leur travail. Mais les termes de concurrence déloyale, travail déguisé et risque pénal sont tout de même un peu exagérés quand le mouvement solidaire est né face à l’incapacité du Gouvernement et des entreprises à fournir des équipements aussi basiques qu’une visière de protection, pour répondre à l’urgence. Personne n’aurait critiqué le prix de vente d’une visière de protection, un accessoire déjà répandu dans les centres de dialyse, les hôpitaux, l’industrie. Les visières solidaires se sont naturellement créées face à un manque évident : j’ai une imprimante 3D, que puis-je faire pour aider à mon échelle ? Imprimer des visières et les offrir ! Un formidable élan de solidarité spontanée, autant par les leaders des groupes que par les milliers de makers, qui ne s’est pas construit dans la hâte pour faire de l’ombre aux entreprises du secteur. Entre temps, des normes sont apparues, impossible pour les makers isolés de les respecter pour continuer leur bénévolat sans risquer de poursuites.

Espérons tout de même que les bénéficiaires de ces visières gratuites et les élus de notre pays se souviendront de cette initiative bénévole et désintéressée, possible grâce à de simples petites imprimantes 3D et des milliers de personnes qui se sont unies pour le bien de la société.


Une vidéo de remerciements

Nous avions déjà publié un article “Merci aux makers” avec quelques photos qui illustrent les dons faits aux soignants et aux autres activités en contact avec le public. Une vidéo avait aussi été diffusée pour remercier les makers du département 78.

Voici la vidéo de 3Dchampions, organisateur d’une opération qui offrait une tonne de PLA pour fabriquer des visières.


Car oui, la conclusion de cette belle histoire est : MERCI à toutes les personnes qui ont participé à cette formidable aventure !


Mise à jour

Cet article reflète notre lecture et notre avis subjectif après consultation des textes officiels. S’il est établi que les makers particuliers ne pourront pas répondre aux normes imposées, il est aussi logique de laisser la place aux entreprises qui produiront selon des normes arrêtées et les critères nécessaires.

Beaucoup de réactions dans les commentaires ci-dessous et sur les réseaux sociaux, beaucoup de réactions enflammées entre ceux qui se résignent et arrêtent l’impression de visières solidaires et ceux qui ne comprennent pas pourquoi il faudrait mettre un terme à ces actions de bénévolat puisque cela ne fait aucune concurrence déloyale aux entreprises et puisque les makers ne sont pas obligés de répondre aux normes imposées par le Gouvernement français depuis fin avril.

Au-delà de ces avis divergents, posons-nous la question suivante : quelle a été et quelle sera la reconnaissance de nos élus envers ce formidable mouvement solidaire qui est né pour répondre dans l’urgence à un besoin qu’aucune société ne pouvait assurer en cette période d’arrêt économique, ni l’Etat par son manque de réactivité.

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