Bonjour,
Je reprend un peu ce fil, très intéressant...
Tout d'abord, concernant la température d'impression, c'est effectivement mieux de rester le plus bas possible, le nombre de nano-particules émises est d'autant plus important que la température est élevée (une étude dont je n'ai plus le lien le montre clairement). On est bien d'accord qu'il faut utiliser une température compatible avec le process : vouloir imprimer du PLA à 120°, ça va être compliqué ;o) Mais si ça imprime bien à 190°C, pas la peine de monter à 210°C (sauf si vous souhaitez augmenter l'adhésion inter-couches).
Ensuite, concernant le système de filtration par passage dans l'eau, j'ai quand même un gros doute sur l'efficacité : on voit clairement des grosses bulles percer la surface, ce qui veut dire que l'ai contenu dans ces bulles est rejeté tel quel, et n'est pas du tout filtré. Comme quelqu'un l'a dit, ces systèmes sont surtout efficaces pour les grosses poussières (3 ou 4 ordres de grandeur plus grosses). Ou alors, il faut une mise en oeuvre plus complexe.
J'ai lu une grosse partie des discussions, et il y a une chose qui ressort : malgré les études qui commencent à apparaître, il est très difficile de transposer ça en pratique. Déjà, il faut connaître les limites d'expositions considérées comme dangereuses : elles existent, la législation les définit, mais c'est un peu imbitables quand on n'est pas du métier :o/ Ensuite, il faut faire un calcul de concentration, comme ça a été évoqué par quelqu'un, quelques pages en arrière. Enfin, il faut mettre en place un système de filtration adapté, et être sûr qu'il est efficace (la mécanique des fluides, c'est pas trivial !). Là aussi, ça a été dit plusieurs fois : rien de pire que de se croire protégé. Par exemple, le système ZIMPURE me semble léger pour filtrer les nano-particules (filtres P3 seulement)... Et même avec un bon système de filtration, reste la question du changement de filtres : quand le faire ? Le risque est grand de les laisser pendant des mois, voir des années, et voir leur efficacité se réduire à néant.
Pour la petite histoire, je travaille dans un grand centre de recherche français qui a la sécurité très à coeur, et la question des imprimantes 3D vient juste d'être mise sur le tapis. Je suis justement animateur sécurité, et je me suis proposé pour gérer la problématique des imprimantes 3D. Une étude interne, au siège, a été lancée, et les résultats devraient arriver dans le courant de l'année, avec des recommandations pour les préventeurs. Je demanderai alors la permission de diffuser les information utiles...
Une chose est sûre : d'après la législation, un local contenant une imprimante 3D est de fait reclassé comme 'local à pollution spécifique', et impose une surveillance du taux de particules (et des actions pour le limiter aux valeurs en vigueur). Exit les imprimantes dans les bureaux, donc (y'en a !). Maintenant, la législation est avant tout orientée professionnels, qui ont des parc de machines importants, et des opérateur salariés. Vous le savez, le législateur est moins pointilleux pour les particuliers : on a bien le droit de s'empoisonner avec ce qu'on veut. On peut se dire qu'un particulier ne passe pas 8h par jour dans un contexte d'impression 3D ; d'un autre côté, les conditions d'utilisation sont aussi bien plus mauvaises (genre piaule d'étudiant), donc le risque peut être similaire, voir plus important. Et y'a des mordus qui en font très beaucoup plein !
Pour conclure, je dirais qu'il faut avoir conscience du risque, et qu'il ne faut donc pas faire n'importe quoi. Genre rester le nez collé à la buse trop longtemps (ce que j'ai fait à mes débuts, avec de l'ABS, en plus :o/ ) ; il faut aérer le plus possible (pas simple l'hiver), privilégier des endroits peu fréquentés pour imprimer ou placés à proximité d'une bouche d'extraction de VMC. Bref, faire fonctionner le bon sens plutôt que de faire des calculs compliqués avec un tas de données manquantes ou mal utilisées.
Juste une dernière chose à propos des enceintes fermées : le risque peut être, si mal filtrées, de justement augmenter la concentration, et de tout prendre dans le pif lors de l'accès à l'imprimante... Pas certain que ce soit mieux que de laisser la ventilation de la maison (si elle existe !), évacuer à mesure...
PS : je n'ai pas abordé les COV, car de ce côté, je pense qu'on sait mieux faire, et le ZIMPURE peut être relativement efficace sur ce point (si tant est que son aspiration est bonne, alors qu'on souffle sur le PLA pour le refroidir, projetant des gaz un peu partout :o/ ).