La M1 Pro est la première imprimante Core XY de la marque. Après les séries Sidewinder, Artillery entame un tournant vers la nouvelle ère de machines multi-filaments puisque cette M1 Pro doit être la première machine compatible avec le système multi-filament maison, le MCM.
Depuis l’arrivée des premières Bambu Lab X1, la plupart des constructeurs ont progressivement suivi le mouvement en proposant des imprimantes Core XY avec option multi-filaments. En attendant cet accessoire, ce test Artillery M1 Pro va vérifier si elle répond correctement à sa fiche technique et se veut la synthèse de mon sujet détaillé sur le forum.
Fiche technique de la Artillery M1 Pro
L’imprimante Artillery M1 Pro ressemble de loin à toutes ces CoreXY qui offrent un volume standard de 260 x 260 x 260 mm et une vitesse de pointe de 600 mm/s. Ce modèle se démarque néanmoins par son chauffage actif de la chambre d’impression pour prendre en charge les matériaux haute température.
Technologie | FDM |
Volume maximal d’impression | 260 x 260 x 260 mm |
Plaque de construction | Double Face Cool Plate / PEI Texturé |
Hauteur de couche | De 50 à 350 microns |
Type d’extrudeur | Direct Drive |
Température maximale du plateau | 120°C |
Température maximale de la buse | 320°C |
Température de la chambre | 65°C |
Vitesse maximale d’impression | 600 mm/s |
Accélération maximale | 20 000 mm/s² |
Nivellement du plateau | Automatique en 36 points |
Filaments compatibles | PLA, ABS, PETG, TPU, PA, PC, ASA… |
Connectivité | WiFi et carte SD |
Dimensions | 43.7 x 38.9 x 49.4 cm |
Poids | 18 kg |
Concurrence | Elegoo Centauri Carbon |
La machine que je teste nous a été envoyée par Banggood. Il s’agit de l’une des unités du premier lot commercial. Nous allons tenter de déterminer si elle est capable de faire de l’ombre à Elegoo et sa Centaury Carbon, deux machines équivalentes sur le papier (électronique similaire sur base MKS) et positionnées sur le même segment tarifaire. Lire notre test Elegoo Centauri Carbon.
L'imprimante Artillery M1 Pro sur le comparateurDéballage (unboxing)
Le déballage de l’imprimante est très simple. Elle arrive dans un carton assez compact mais bien protégé, avec un poids total de 21,5 kg.
Il suffit de tirer sur le sachet plastique pour extraire l’imprimante d’un bloc. L’ensemble des accessoires se trouve dans le caisson de l’imprimante, bien protégés par de la mousse.





On retrouve une bobine de 1 kg de PLA blanc Artillery, un bel effort, car cela devient de moins en moins fréquent de nos jours. La machine est également accompagnée d’un nuancier de couleurs des filaments Artillery, dans le même esprit que ce que Bambu Lab fournit avec ses imprimantes, ainsi que de quelques outils pour l’entretien, comme des clés hexagonales.
En revanche, aucune buse de rechange ni pièce de remplacement n’est fournie avec la M1 Pro.
Montage et tour du propriétaire
L’assemblage est très limité. En réalité, il suffit de connecter et clipser l’écran, couper quelques colliers de serrage, dévisser les vis de maintien du plateau utilisées pour le transport, puis de monter le plateau en s’aidant de la courroie de l’axe Z située sous l’imprimante pour retirer la mousse placée sous le plateau. Et c’est tout !



Faisons maintenant un petit tour de la machine. Le châssis est en acier, avec un caisson en ABS injecté au rendu plutôt propre. Les portes et couvercles sont en verre, ce qui donne un aspect qualitatif à l’ensemble.
Filtration de l’air
À l’arrière de l’imprimante, on retrouve une aération avec filtre à charbon, intégrée dans un bloc aimanté amovible. Ce bloc est équipé d’une trappe aimantée qui peut être maintenue ouverte pour l’impression de filaments comme le PLA, TPU ou PETG, ou fermée pour les filaments techniques comme l’ABS, ASA ou PA.
Ce système, bien que simple dans sa conception et sa mise en place, est très intéressant. J’aime beaucoup l’idée.



Electronique
Dans le compartiment arrière, on retrouve une petite alimentation 110 V / 220 V vers 24 V, de faible puissance car le chauffage du plateau et du caisson fonctionne directement en 220 V. On y trouve également une résistance PTC (probablement de 70 W ou 100 W), ainsi que le moteur de l’axe Z, relié à une courroie qui entraîne les deux vis trapézoïdales situées en partie basse.



Enfin, on retrouve la carte M1-Drive V2.3 équipée d’un MCU GD32 de GigaDevice. Elle intègre les trois drivers TMC2209 pour les axes X, Y et Z. Le driver de l’extrudeur, quant à lui, est situé dans la tête d’impression, qui utilise une carte THR MKS. On est donc en présence d’une électronique hybride MKS avec cette Artillery M1 Pro.
Les différentes connectiques pour les moteurs, sondes, chauffages et autres commandes sont bien organisées sur la carte principale.
Mais — et j’ai failli passer à côté — une carte de type Raspberry Pi est également présente dans la chambre de l’imprimante. C’est elle qui pilote l’ensemble via le firmware Klipper, modifié par Artillery et baptisé Artillery OS.





Voici d’autres photos de la M1 Pro :





Comme on peut le voir en partie sur les photos, la M1 Pro dispose d’un ventilateur auxiliaire situé sur la gauche du caisson. On observe également deux vis trapézoïdales pour l’axe Z, entraînées par un seul moteur via une courroie de synchronisation. Sur une machine de cette taille, cette configuration ne pose pas de problème particulier.
Côté guidage, on retrouve des tiges linéaires en Y et un rail linéaire en X, ce qui promet une bonne stabilité et précision des mouvements.
Mise en route de l’imprimante Artillery M1 Pro
Le premier démarrage de la M1 Pro est similaire à ce que l’on retrouve sur la plupart des machines récentes. Les étapes sont les suivantes :
- Choix de la langue
- Connexion au réseau Wi-Fi
- Auto-test et calibration de la machine
- Installation des mises à jour disponibles
- Recalibration finale de l’imprimante
Une fois toutes ces étapes terminées, nous pouvons accéder à l’interface utilisateur de la M1 Pro. Celle-ci est esthétiquement bien conçue.


Le menu d’accueil permet de visualiser et de contrôler plusieurs éléments : l’éclairage, le Wi-Fi, la chauffe de la buse et du plateau. En revanche, il ne permet pas de contrôler la chauffe du caisson et le dernier bouton en bas de l’écran n’est pas actif pour le moment. Il servira probablement à gérer les filaments du système MCM dans une future mise à jour.
Ensuite, on accède au menu de sélection des fichiers G-code à imprimer. Plusieurs fichiers de test sont fournis sur cette Artillery M1 Pro et certains sont particulièrement intéressants : un scraper, des poubelles à déchets, ainsi qu’un “riser” divisé en trois fichiers gcode.





Le menu suivant permet de gérer les contrôles et mouvements de la machine, notamment :
- Températures
- Mouvements des axes et “homing”
- Chargement/déchargement du filament, avec sélection du type de filament (d’ailleurs, lors du choix du filament, l’interface indique si la trappe arrière doit être en position ouverte ou fermée, selon le matériau utilisé)
- Fonction “Dryer” dans le caisson de l’imprimante
Et oui, vous ne rêvez pas : l’interface propose d’utiliser le caisson de la M1 Pro comme un séchoir géant pour déshydrater les bobines de filament. L’idée est intéressante : on sélectionne le type de filament, on le place sur le plateau, on ferme la porte vitrée et on lance le séchage via un simple bouton.
Cependant, soyons francs : au moment où j’écris ces lignes, avec la version 1.00.11 du firmware Artillery OS, cette fonctionnalité est truffée de bugs. Je la déconseille fortement.
Certains utilisateurs ont eu la mauvaise surprise de voir leur bobine de PLA ramollir, la rendant inutilisable. D’autres ont constaté qu’il était impossible d’arrêter la fonction une fois lancée, les obligeant à éteindre complètement la machine pendant quelques minutes pour retrouver un fonctionnement normal.
À noter : même en sélectionnant le mode “Dryer” pour du PLA, la machine chauffe le plateau à 80 °C, ce qui est bien trop élevé pour ce type de filament. La partie basse de la bobine, le plus proche du plateau, va entrer en transition vitreuse…



Enfin, le menu “Réglages” permet d’accéder aux paramètres liés à :
- La gestion du réseau (Wi-Fi, mises à jour, etc.)
- La calibration de la machine (axes, capteurs, nivellement)
- Les fonctions liées à l’intelligence artificielle embarquée
Ce menu regroupe les éléments pour optimiser le comportement de la M1 Pro selon son environnement.
Impression de test (PLA) et surprise du chef
Cool, il est temps de lancer la première impression et c’est là qu’est arrivée la surprise du chef pour démarrer ce test Artillery M1 Pro. Impossible de charger le filament PLA dans l’extrudeur, un morceau de filament était bloqué à l’intérieur, ce qui m’a obligé à démonter l’intégralité de la tête pour débloquer et nettoyer l’extrudeur de cette M1 Pro à peine reçue. Et je tiens à vous prévenir, c’est la tête la mieux pensée pour avoir un accès rapide à l’extrudeur, il faut compter environ une demi-heure pour démonter, nettoyer et remonter le tout. Vous trouverez sur le forum la procédure explicative en PDF.
Topic du test Artillery M1 Pro sur notre forum
















Je suis donc déjà assez déçu de la conception de l’extrudeur. Le détecteur de fin de filament à bille métallique bloque parfois le filament, la qualité des roues d’entrainement n’est pas terrible et leur ajustement est perfectible. Je trouve vraiment dommage d’avoir conçu un extrudeur de qualité douteuse alors que mécaniquement le reste de la machine est propre.
Finalement, l’extrudeur nettoyé et remonté, je vais pouvoir lancer la première impression sur la M1 Pro. Il s’agit de la spatule et son support, fichiers présents sur la carte SD Artillery, et le résultat est vraiment très propre. Ouf.


Logiciel slicer
Le constructeur a changé de logiciel et est passé à Artillery Studio.
Si Artillery Slicer était un fork de Prusa Slicer, Artillery Studio est lui un dérivé de Orca Slicer et je dois dire que c’est pas pour me déplaire.
Je n’ai pas constaté de vrai souci ou problème avec ce programme qui fonctionne très bien en l’état sous Windows. Certains d’entre nous vont préférer OrcaSlicer qui a fait ses preuves sur macOS, mais surtout pour ceux qui utilisent Linux car l’application du constructeur n’est pas déclinée sur cet environnement.



J’ai mené ma petite enquête et il est possible d’utiliser OrcaSlicer mais il vous faudra de préférence réactiver Fluidd et/ou installer Mainsail et Moonraker. La communauté de la M1 Pro est active et nous essayons de partager nos idées pour bonifier l’expérience utilisateur, entre autres sur les groupes Facebook Artillery France et Artillery M1 Tweaker Group avec un outil Patcher en beta (au moment de l’écriture des lignes) qui permet d’apporter certaines modifications de façon automatique, ce qui permettra au néophyte d’apporter les modifications sans ce connecter en SSH et devoir taper des lignes de commandes.
Attention car malgré le super travail effectué par l’auteur de ce script, toute modification de l’imprimante peut conduire à un risque de bloquer le firmware de la machine. Notre forum sera aussi un point de support si vous vous lancez là dedans puisque je fournis les informations détaillées, des optimisations processus et la solution apportée par la communauté sur le sujet dédié à l’ Artillery M1 Pro.
Forum Artillery FranceD’autres impressions en PLA
Je poursuis mes tests en imprimant différents modèles, cette fois directement tranchés par Artillery Slicer.


















Je dois reconnaître que la qualité d’impression en PLA est excellente et n’a rien à envier à mes autres imprimantes 3D (K2 Plus, AD5X, etc.), si ce n’est la légère présence de VFA (Vertical Fine Artifacts).
Les couches sont quasiment invisibles, notamment avec des hauteurs de couche de 0,16 mm pour les figurines et éléments de décor gris, et 0,20 mm pour les autres pièces.
L’adhérence sur la “cool plate” est tout simplement remarquable.
Mais j’ai cependant rencontré quelques blocages d’extrudeur toutes les 30 heures d’impression environ en moyenne. C’est à ce moment-là que mon plaisir a été un peu gâché avec cette nouvelle Artillery…
Heureusement, ces blocages sont survenus en début d’impression, ce qui a limité la perte de filament.
Mais cela montre à quel point l’extrudeur choisi par Artilleri peut altérer l’expérience globale de cette imprimante.
Impression en TPU 95A
L’extrudeur pose quelques soucis, principalement à cause du capteur de fin de filament à bille, qui génère trop de résistance. Cela complique l’insertion du filament, en particulier du TPU, qui est plus souple.
On se doute bien que si l’insertion est parfois difficile avec du PLA, cela devient encore plus complexe avec du TPU. J’ai donc décidé de passer à autre chose car cela gâchait toute l’expérience d’utilisation du TPU sur cette imprimante.
Malgré tout, le TPU 95A reste gérable, à condition de réussir à insérer correctement le filament dans l’extrudeur.
Mais attention : le profil d’impression doit clairement être adapté au TPU utilisé. N’essayez pas d’imprimer avec les réglages par défaut, c’est l’échec assuré.
Je recommande toutefois de placer la bobine de TPU sur le dessus de l’imprimante pour amener une alimentation directe à l’extrudeur.
Impression en ABS
Pour tester la M1 Pro avec de l’ABS, j’ai imprimé le Riser proposé par Artillery. Ce type de pièce me semble essentiel car il permet de mieux positionner le tube PTFE et d’obtenir une courbure optimale pour un passage fluide du filament à l’entrée de l’extrudeur.
J’ai utilisé deux vieux filaments ABS (ArianePlast bleu et eSun blanc) de très mauvaise qualité. La variation de diamètre était tellement excessive qu’on observe une sur-extrusion visible sur certaines couches. Cela a même provoqué un blocage de l’extrudeur lors de l’impression des glissières d’évents latéraux, qui s’est terminée en “air printing”. Le filament s’est bloqué dans le conduit de l’extrudeur à cause d’un diamètre mesuré à 1,91 mm, bien au-delà de la tolérance acceptable. C’est donc entièrement de ma faute sur ce coup.



Si le rendu des pièces n’est pas optimal, ce n’est pas dû à l’imprimante elle-même mais clairement à la qualité du filament, qui dans ce cas était très médiocre.
J’ai ensuite réimprimé les évents, un support de détecteur ainsi que certaines parties d’un Riser et une système de maintien du PTFE pour ma K2 Plus en utilisant du filament ABS LDO, et là, le résultat était splendide :
- Couches régulières,
- Aucune sur-extrusion,
- Finition propre et précise.



Cela confirme que la qualité du filament joue un rôle crucial dans le résultat final, même avec une imprimante bien calibrée.
Le profil ABS générique de Artillery Studio fait chauffer le caisson à 50°C avec des couches de 0,20 mm. Cependant, les macros font commencer l’impression avec un caisson 28°C et la mise en chauffe prend 35 minutes après le début du print pour arriver à 45-50°C. Ce n’est pas critique sur de l’ABS mais cela posera problème avec du PA12 et du PA6.
Test Artillery M1 Pro : améliorations et upgrades
Firmware
Depuis la version V1.0.11 sortie fin août, Artillery ne donne plus accès à l’interface Fluidd, qui était jusqu’alors disponible via le port 8078. Le dernier firmware ArtilleryOS semble systématiquement effacer le répertoire par défaut de Fluidd sous Linux, rendant ainsi le service indisponible. Je trouve cela bien dommage mais par chance, nous avons encore l’accès en SSH et une communauté active pour corriger et améliorer le firmware.
Car ce firmware nécessite des optimisations de la configuration et des macros. J’optimise progressivement la configuration de ma M1 Pro mais la communauté a déjà proposé des améliorations de Klipper et des macros pour la M1 Pro.
Je vous invite à consulter le groupe Facebook Artillery M1 Tweaker Group ainsi que le Github de Pierre Poissinger alias Pijalu, qui sont une mine d’informations pour améliorer la M1 Pro. Les plus utiles, dont Printer Patcher, sont progressivement ajoutées dans le sujet test du forum, dans le but de les faire connaître au plus grand nombre.
À défaut d’avoir une équipe Artillery concentrée sur l’optimisation du firmware, nous avons la chance de pouvoir compter sur une communauté de passionnés qui essaie d’obtenir un produit de meilleure qualité.
Tension des courroies
La tension des courroies du portique XY est, d’usine, mal ajustée et insuffisante. Cela a nécessité un tendage après quelques dizaines d’heures d’utilisation.
Le système de tension d’Artillery n’est clairement pas une réussite : il est peu pratique, quasiment impossible à ajuster seul : quatre mains ne sont pas de trop.
Ici, pas de molette de réglage mais deux petites vis latérales à desserrer pour pouvoir décaler manuellement le tendeur, puis le bloquer en resserrant les vis tout en maintenant le tendeur. Une vis de réglage ou une molette aurait été tellement plus pratique à l’usage…
Extrudeur
Le dernier point important à améliorer est plus contraignant : il concerne l’extrudeur. Ce dernier est source de problèmes sur mon modèle et de nombreux autres propriétaires d’une M1Pro rencontrent des soucis similaires, de manière récurrente.
Le capteur de filament à bille métallique pose parfois des problèmes lors de l’insertion de certains filaments et l’extrudeur crée des blocages fréquents (quatre blocages depuis que j’ai la machine, soit un toutes les trente heures environ), le filament étant mal guidé ou déformé.
Le sujet a bien sûr été remonté au SAV Artillery mais nous n’avons pas eu de retour de la part des équipes concernant ce problème qui n’est as un cas isolé.
Pour essayer de résoudre ces soucis, certains membres du groupe Facebook M1 Tweaker échangent sur l’idée d’adapter un extrudeur alternatif sur les M1 Pro, afin de voir si cela peut être intégré à la tête existante ou si une conception plus poussée d’une nouvelle tête serait nécessaire. Dans mon cas, en attendant une solution plus durable, j’ai modifié le passage du tube PTFE d’acheminement du filament en le faisant passer au-dessus du chemin de câbles, plutôt que sur le côté.
J’ai également installé un guide à l’entrée de l’extrudeur, ce qui permet une meilleure courbure du PTFE et facilite la circulation du filament. Cette modification réduit considérablement les problèmes de blocage.
⚠️ Attention toutefois : dans ce cas, il est impératif d’installer un “Riser” sur le dessus de l’imprimante pour éviter tout conflit mécanique ou tension excessive sur le tube.
Le plus rageant avec la M1 Pro, c’est que si l’extrudeur était de bonne qualité, le firmware et macro bien ajustés, je n’aurais absolument rien à reprocher à cette imprimante.
N.B. : Comme chez d’autres constructeurs chinois, Artillery ne fournit pas les sources du firmware, ce qui est contraire à la licence Klipper utilisée pour leur firmware.
J’espère que cela sera rendu public à l’avenir car la communauté de passionnés a le potentiel d’optimiser et de corriger les défauts de la machine — encore faut-il que le fabricant communique les informations nécessaires pour nous faciliter la tâche.
A qui s’adresse l’imprimante Artillery M1 Pro ?
La M1 Pro se veut être une imprimante 3D accessible aux budgets modestes, permettant d’imprimer des filaments un peu plus techniques que les classiques PLA, TPU et PETG. Cependant, en raison de ses défauts, des bugs dans le firmware et surtout de problèmes de conception et de qualité de l’extrudeur actuel, je ne peux pas la recommander en l’état à des utilisateurs débutants.
Seuls des makers expérimentés ou curieux, prêts à optimiser le firmware Klipper d’Artillery et à apporter des modifications matérielles à la tête d’impression, pourront réellement tirer profit de cette machine. Elle peut alors devenir un projet peu coûteux basé sur une structure mécaniquement tout à fait convenable.
L’objectif d’Artillery de proposer une imprimante abordable pour le plus grand nombre est donc manqué, et honnêtement, pour presque rien. On a parfois l’impression que la M1 Pro a été conçue par une équipe, puis finalisée à la hâte par une autre, moins concernée par la cohérence du produit alors qu’il aurait suffi de peu pour en faire une excellente imprimante à petit prix.
Encore une fois, si l’extrudeur avait été de qualité et si Artillery avait diffusé les sources de leur firmware, cette imprimante aurait pu être la solution low-cost la plus intéressante du moment, surtout face à une concurrence très proche comme la Centauri Carbon d’Elegoo.
Aujourd’hui, la M1 Pro s’améliore progressivement grâce aux contributions de la communauté, qui a déjà permis de corriger et d’optimiser de nombreux aspects de la machine mais si vous cherchez une imprimante clé en main, sans rien avoir à modifier ni optimiser, il faudra regarder ailleurs pour le moment.
La question qui reste en suspens : le système multi-filament MCM pourra-t-il fonctionner convenablement sur cette machine ?
N.B. : À noter que dans mon cas, au moment où je commençais enfin à prendre du plaisir avec la M1 Pro, après avoir ajusté ce qui devait l’être, mon modèle se retrouve à l’arrêt.
Je rencontre désormais un décalage systématique des couches (layer shift) sur toutes les impressions, et ce, après à peine 100 heures d’utilisation.
J’attends actuellement un retour de la part d’Artillery, car j’ai vérifié le système Core XY ainsi que la tension des courroies, mais le problème ne semble pas venir de là.
La réduction des accélérations et des vitesses n’a pas apporté de solution non plus.
Je me demande si le souci ne serait pas lié à un driver TMC2209 défaillant.
J’ai pris cela en compte dans ma note de fiabilité, sans lui attribuer un impact trop important, car bien que cela affecte mon modèle, ce problème ne semble pas récurrent chez les autres utilisateurs.
Une petit vidéo bilan viendra par la suite sur notre chaine YouTube pour faire le point et je n’hésiterai pas à dire si la machine s’est bonifiée et fiabilisée. Mais pour cela, encore faut-il qu’elle imprime à nouveau !
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 8.5
Fiabilité - 5
Logiciel - 7
Utilisation - 7
Rapport qualité / prix - 6.8
6.9
/10
- Prix
- Plaque PEI texturé et coolplate
- Caisson chauffant 65°C
- Bonne qualité d'impression
- Porte bobine à droite
- Gcode pour le riser et la poubelle à déchets de purge
- Bloc filtration aimanter avec trappe
- Qualité de l'extrudeur
- Configuration Klipper et macro mal optimisée
- Qualité de la caméra intérieure
- Système de tension de courroie Core XY
- Retrait de Fluidd depuis le firmware 1.0.11
- Planéité du plateau
- SAV non réactif
Très beau test @MrMagounet très détaillé comme toujours, dommage que la M1 ne soit si au point que ça, sur le papier elle faisait pourtant envie 😉