Actualité
test filtre alveo3d bambu lab review filter

Kit de filtration Alveo3d pour Bambu Lab, le test

Dans l’univers de l’impression 3D, la gestion des émissions de particules fines et de composés volatils est un enjeu de santé et de sécurité de plus en plus pris au sérieux. Consciente de cette problématique, la société française Alveo3D propose une solution de filtration destinée aux imprimantes 3D. En combinant un filtre HEPA 13 avec du charbon actif, ce système vise à améliorer la qualité de l’air dans l’espace de travail du maker à domicile et en entreprise. Ce dispositif n’est pas tout à fait nouveau, un membre du forum nous avait déjà partagé son retour d’expérience en 2019. Dans cet article, nous nous intéressons plus précisément à la version spécialement conçue pour les imprimantes Bambu Lab.

Présentation d’Alveo3D

Créée en 2018 à Chambéry, la société française Alveo3D trouve ses origines dans un projet éponyme porté par une équipe initialement active dans le secteur de l’électroménager, sous l’enseigne FLEXEE SYSTEM. Rapidement, l’entreprise a choisi de se spécialiser dans l’impression 3D, en mettant l’accent sur un aspect souvent négligé : la sécurité liée à la qualité de l’air. Cette orientation l’a conduite, en 2022, à nouer un partenariat stratégique avec Prusa, afin d’intégrer des systèmes de filtration directement dans les caissons conçus pour leurs imprimantes 3D.

Forte de cette expérience, Alveo3D propose désormais une solution de filtration sur-mesure et télécommandé pour les imprimantes Bambu Lab.

C’est précisément ce kit, pensé pour optimiser l’environnement de travail des utilisateurs de Bambu Lab, que j’ai eu l’opportunité de tester sur ma propre P1S. Je vous partagerai également des photos de la X1C de Motard Geek qui en est également équipée. Il n’y a actuellement pas de kit filtration pour la H2D.

je ne suis pas un professionnel de santé. Les informations techniques que je partage dans cet article sont issues de recherches personnelles, de lectures de documents spécialisés et de mon propre ressenti en tant qu’utilisateur passionné. Si vous constatez des imprécisions ou erreurs, n’hésitez pas à les mentionner en commentaire, j’y apporterai des corrections dans la mesure du possible. De même, vous pouvez partager avec nous votre propre expérience avec les filtres d’Alveo 3D.

Problématique

L’impression 3D, en particulier avec des filaments techniques comme l’ABS, le PETG, l’ASA ou encore le Nylon, peut libérer dans l’air ambiant des particules ultrafines (UFP) ainsi que des composés organiques volatils (COV). Ces émissions sont souvent invisibles mais peuvent, à long terme, poser des risques pour la santé, surtout dans un espace mal ventilé. D’où l’intérêt croissant pour les solutions de filtration, qu’elles soient externes ou directement intégrées par les constructeurs, qui permettent de limiter l’exposition tout en rendant l’environnement de travail plus sain, notamment dans un cadre domestique ou semi-professionnel.

risques d'émission toxique liés à l'impression 3D

Sur son site, Alveo3D propose une mine d’informations à ce sujet. L’entreprise appuie ses propos sur des recherches solides et va jusqu’à publier un livre blanc détaillant les risques toxiques liés à l’impression 3D ainsi qu’un test d’émissions de particules.

Acheter un kit de filtration pour Bambu Lab

La solution proposée par Alveo3D pour les imprimantes 3D Bambu Lab

Les mesures réalisées par Alveo3D montrent que les filtres d’origine présents dans les Bambu Lab ne suffisent pas à capturer l’ensemble des particules et des composés nocifs émis durant l’impression. Le kit de filtration développé constitue ainsi un second rempart, apportant un niveau de sécurité supplémentaire. Personnellement, je préfère pécher par excès de prudence. Certaines particules peuvent en effet avoir des effets néfastes sur la santé, sans que l’on en mesure immédiatement les conséquences. Pour illustrer ce point, prenons l’exemple tristement célèbre de l’amiante, longtemps utilisé avant que sa toxicité ne soit pleinement reconnue.

kit alveo3d pour BambuLab

Le kit de filtration conçu par Alveo3D combine un filtre HEPA13 et du charbon actif, permettant de capturer efficacement les particules fines ainsi que les composés organiques volatils générés durant l’impression 3D. Spécialement pensé pour les imprimantes Bambu Lab, il s’intègre facilement aux caissons existants, sans nécessiter de modification. Le système se fixe à l’arrière, sur la sortie d’air filtrée d’origine et, grâce à une trappe manuelle, il permet de réinjecter l’air chaud dans l’enceinte via le conduit d’évacuation des déchets de purge. Cette fonctionnalité est intéressante pour les filaments sensibles à la température (toutefois pas régulée) mais cela impose une certaine limite quant à la quantité de “poops” générée par une seule et même impression. A défaut d’être connecté à l’écosystème Bambu Lab, le ventilateur est connecté à une télécommande sans fil facilitant sa mise en route.

Contenu du kit

unboxing alveo3d bambu lab

Vous pouvez découvrir mon unboxing sur YouTube, Instagram et TikTok. On retrouve :

  • Un ventilateur haute pression H12 en 120 mm et 24V
  • Un joint d’étanchéité EPDM
  • Un filtre P3D-R 2 en 1 : HEPA H13 + charbon actif
  • Un jeu de vis M4
  • 3 aimants 30 x 10 x 2 mm
  • Une alimentation DC en 24V
  • Une télécommande
  • La notice de montage
stl kit de filtration bambu lab alveo3d

Pour compléter le kit, il faut imprimer certaines pièces soi-même. Ce choix peut surprendre au premier abord, mais il a plusieurs avantages. D’abord, cela permet de réduire les coûts et l’impact environnemental liés à la production et à l’expédition de pièces plastiques standards. Ensuite, cela s’inscrit dans la philosophie même du maker : personnaliser, adapter, et participer activement à l’intégration du kit dans son propre environnement d’impression. Les fichiers STL nécessaires sont bien entendu fournis par le fabricant sur la page produit et vous êtes libres de les modifier comme l’a fait jcjames_13009 sur le forum.

Montage du kit Alveo sur Bambu Lab P1S

Le kit Alveo3D est accompagné d’une documentation papier claire et bien illustrée que vous pouvez aussi retrouver au format PDF. Elle guide pas à pas l’utilisateur dans l’assemblage et l’installation. Même sans être un bricoleur aguerri, le montage reste accessible grâce aux instructions détaillées et à la conception bien pensée des pièces. Voici les principales étapes du montage, illustrées en photos :

Vue d’ensemble sur la X1 Carbon

Pour mener à bien le montage, il faut juste prévoir de la colle forte pour les aimants. Je pense qu’il serait intéressant d’ajouter des inserts dans la pièce qui les accueille, permettant ainsi de les glisser sur le côté sans avoir besoin de les coller.

Conditions d’utilisation

Mon imprimante est installée dans un bureau, une pièce de 8 m² équipée d’une bouche d’aspiration VMC. Lors de l’impression, j’ai toujours constaté une légère odeur, ce qui me semblait normal, bien que cela incommode ma moitié, ce qui m’a poussé à chercher une solution plus efficace pour améliorer la qualité de l’air ambiant de la maison.

Avant de lancer les tests, j’ai imprimé des caches poussière pour les tendeurs de courroie ainsi que ce “bouche trou du dessus” afin de rendre l’imprimante plus “étanche”. Cette amélioration vise à mieux conserver la chaleur à l’intérieur de la zone d’impression pour les filaments techniques mais aussi et surtout limiter les fuites d’air non filtré vers l’extérieur.

Le test du filtre Alveo3D en vidéo

Mon ressenti sur l’efficacité du filtre d’Alveo3D

Dès la première impression réalisée avec le kit en place, le changement a été immédiat : l’odeur caractéristique de plastique fondu a complètement disparu. Une amélioration notable, surtout dans un espace clos comme mon bureau. En contrepartie, j’ai noté une légère hausse du niveau sonore, principalement liée au fonctionnement du ventilateur intégré au système de filtration. Rien de rédhibitoire mais c’est un point à prendre en compte si le silence est un critère important pour vous.

Pour évaluer l’efficacité réelle du filtre, j’ai testé plusieurs types de filaments aux profils d’émission variés. L’objectif était de comparer leur comportement avec et sans filtration active. Pour cela, j’ai lancé des impressions de plusieurs heures en laissant d’abord le système inactif, puis j’ai activé le filtre en cours d’impression. A défaut d’avoir de quoi mesurer les émissions de particules comme Isidon, cette méthode m’a permis de mieux percevoir les différences en termes d’odeur, de température dans l’enceinte et de confort global durant l’impression.

Avec de l’ABS

Dès les premières minutes d’impression, l’odeur caractéristique et assez marquée de plastique chauffé s’est fait sentir, rappelant à quel point l’ABS peut être désagréable en milieu fermé. Pourtant, dès l’activation du système de filtration, l’odeur s’est presque instantanément dissipée.

Autre constat intéressant : l’absence du voile gras qui, auparavant, se déposait régulièrement sur la vitre intérieure de l’imprimante après les impressions en ABS. Depuis l’installation du filtre, ce phénomène a disparu. L’intérieur du caisson reste plus propre et l’environnement de travail est nettement plus agréable.

Avec du PLA

Pour ce test, j’ai utilisé le même filament violet que celui des pièces imprimées du système de filtration. Après environ une heure d’impression sans filtration active, une légère odeur a commencé à se faire sentir dans le bureau. Rien de particulièrement dérangeant mais suffisant pour rappeler que même le PLA, pourtant réputé “inoffensif”, n’est pas totalement exempt d’émissions. Dès l’activation du filtre et l’aération de la pièce, l’odeur a rapidement disparu, confirmant l’efficacité du système même sur ce type de filament.

Avec du TPU 95A

Avec le TPU 95, une odeur assez désagréable a commencé à se manifester après environ une heure d’impression continue. Bien que ce type de filament soit souple et pratique, il n’est visiblement pas neutre sur le plan olfactif. Une simple aération combinée à l’activation du système de filtration a suffi pour faire disparaître totalement l’odeur et ce même après plus de huit heures d’impression sans interruption. Une fois de plus, le kit Alveo3D a démontré son efficacité, y compris sur des impressions longues.

Avec du PETG

Après environ une heure d’impression, une odeur perceptible a commencé à se dégager dans la pièce. Dès la mise en route du système de filtration, la situation s’est encore une fois normalisée rapidement. L’odeur a disparu et l’atmosphère est redevenue parfaitement supportable.

Niveau sonore en fonctionnement

Dès l’activation de la ventilation, un bruit assez marqué se fait entendre. Ce souffle continu, produit par le ventilateur du système de filtration, peut gêner si l’imprimante est installée dans un environnement calme, comme un salon ou une chambre à coucher. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le bruit de l’impression elle-même ne parvient pas à masquer cette nuisance sonore. Si l’efficacité du filtre est indéniable, cet aspect mérite d’être pris en compte pour les utilisateurs sensibles au bruit.

Notes et conclusion

Conception - 8
Qualité de filtration - 9
Installation - 9
Utilisation - 8.5
Rapport qualité / prix - 7.5

8.4

/10

Points forts
  • Filtration efficace de l’air
  • Télécommande pratique
  • Installation plug & play
Points faibles
  • Bruit notable
  • Aucune colle fournie pour fixer les aimants
  • Positionnement à la sortie des déchets, ce qui peut poser un problème pour les impressions multicolores : les résidus risquent de s’accumuler et de remplir le compartiment.
Il y a quelques années, j’avais pris connaissance d’études alertant sur l’émission de particules fines lors de l’impression 3D, notamment avec des filaments comme l’ABS. Des constats que vient confirmer le travail d’Alveo3D, qui démontre que ces émissions peuvent représenter un risque sanitaire non négligeable. Dans ce contexte d’incertitude, leur kit de filtration constitue une réponse bien pensée : un système complet, efficace et abordable.
Le seul bémol relevé concerne l’absence de colle pour fixer les aimants, ce qui pourrait être corrigé par une légère amélioration de conception de la pièce concernée. De plus, si le ventilateur est un peu bruyant, il n’en reste pas moins indispensable au bon fonctionnement du dispositif, en forçant le passage de l’air à travers le filtre.
En ce qui me concerne, ce kit restera en place sur mon imprimante. Il m’apporte une vraie tranquillité d’esprit, sans compromettre la qualité d’impression et en faisant plaisir à ma moitié. Rappel important toutefois : comme pour tout système de filtration, il est essentiel de respecter les recommandations du fabricant concernant la durée de vie et le remplacement des filtres.
N’hésitez pas à passer sur le forum et le groupe Facebook pour partager votre avis, vos réalisations et demander de l'aide. Vous pouvez aussi comparer les prix du filtre Alveo3D.

Acheter

A propos de Mykidox

Mykidox
Informaticien et maker, j’aime essayer, monter, démonter, comprendre et apprendre. Vélo, moto, ordinateurs, imprimante 3D, CNC, tout le HIGH TECH !!
Mykidox
Mykidox

Derniers articles de Mykidox (see all)

A lire

dagoma 2024

Dagoma, c’est la fin

L’un des pionniers de l’impression 3D française n’existe plus sous sa forme originelle. La société …

2 COMMENTAIRES

  1. J’avais vu une pub pour ce produit mais évidemment dans donner d’avis réel d’utilisation. Merci pour ton retour. C’est un upgrade pas cher pour ma X1.

  2. Ça coûte pas cher d’essayer surtout si ça fait disparaître les odeurs en ABS. C’est dans le panier 3d jack avec des bobines !

Laisser votre impression

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *