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Anycubic Photon D2, le test

Nous avons reçu en primeur la possibilité de tester la nouvelle version de la Photon Ultra : la Anycubic Photon D2. Un nom simple, pour une machine qui ne l’est pas puisque qu’il s’agit d’une imprimante résine à technologie DLP, différente des habituelles SLA et MSLA.

DLP ? 

Pour ceux qui connaissent un minimum les imprimantes résines, la plupart des modèles grand public utilisent la technologie LCD. Pour faire simple, un écran LCD placé sous le bac à résine affiche une image de la couche à imprimer. Cette image (un masque), bloque ou laisse passer une lumière UV qui va solidifier la résine. 

Cette conception, bon marché, a permis de rendre accessible l’impression résine, là où les professionnelles utilisaient la technologie DLP ou SLA aux tarifs astronomiques.

Avec le DLP, pas d’écran sous le bac à résine mais une puce semi-conductrice où des milliers de miroirs de taille microscopique disposés en matrice réfléchissent la lumière UV sous le bac en résine. Contrairement au LCD, les pixels sont ici parfaitement définis, sans ombres ni flou.

Il en résulte des impressions de grande qualité, un contraste très élevé avec une émission de lumière UV uniforme. Autre point non négligeable, une durée de vie du matériel supérieure à 20 000 heures, là où les meilleurs LCD dépassent à peine les 5 000 heures voire seulement 500 pour les plus bas de gamme. 

Vous l’aurez compris, le DLP s’adresse aux utilisateurs les plus exigeants en termes de qualité de rendu et de fiabilité.

De l’Ultra vers la D2

Lancé en grande pompe en 2021 sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter, Anycubic, en partenariat avec Texas Instruments, a fait le pari de mettre sur le marché une imprimante DLP “grand public” à un prix abordable : la Photon Ultra.

Après un an d’existence, Anycubic nous propose sa remplaçante, la D2. Simple évolution ou révolution ? Nous allons voir ça.

Spécifications Anycubic Photon D2

  • Technologie : DLP
  • Source lumineuse : UV 405 nm
  • Résolution : 2560 x 1440 pixels (2K)
  • Précision XY : 51 microns
  • Précision Z : 10 microns
  • Consommation : 15W
  • Dimension : 236 x 226 x 438 mm
  • Surface imprimable : 130.6 x 73.4 x 165 mm
  • Résine recommandée : Résine UV haute résolution 405 nm
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Déballage et inventaire

Livrée bien protégé dans un carton ajusté à son gabarit, le déballage ne prend pas plus de cinq secondes.

Un fois déballée, on trouve la machine et son capot ainsi que deux petites boites en carton.

Le premier carton contient un bac à résine et le plateau, quand au second, il renferme :

  • 1 clé USB contenant le logiciel, les manuels et un modèle de test,
  • 2 spatules – 1 en plastique pour le bac à résine et une en métal pour le plateau,
  • 1 masque type chirurgical (qui ne sert à rien car protection insuffisante),
  • 3 paires de gants en vinyle,
  • 5 filtres “entonnoir”,
  • 1 micro lingette écran (dont l’usage m’échappe encore),
  • 1 clé pour régler le plateau,
  • 1 petit manuel d’assemblage,
  • 1 feuille pour le réglage du plateau,
  • 1 alimentation 12V.

Donc une livrée des plus standards et assez minimaliste. Pas de pince coupante, pas de gobelet silicone, pas de FEP de remplacement… C’est un peu léger.

Le bac à résine, comme pour la Ultra, est en plastique. On aurait sans doute préféré un bac métal mais il a l’avantage d’être léger et le plastique utilisé est bien rigide. Le bac est gradué sur deux côtés.

Quant au plateau, on retrouve ici une surface texturée pour améliorer l’accroche. Le plateau est un peu plus grand que celui de la Ultra. On passe d’une surface d’impression de 102.4 x 57.6 mm à du 130.6 x 73.4 mm, soit un volume en augmentation de 62% et ça c’est plutôt pas mal.

Présentation et mise en route Anycubic Photon D2

La machine garde des dimensions à peu près similaires. Le boîtier évolue avec une nouvelle caisse, toujours tout en plastique, mais bi-colore. 

Le positionnement du connecteur USB et du bouton d’alimentation reste identique, sur le côté droit. Une nouvelle fois, on aurait préféré qu’il soient en façade mais c’est toujours mieux que derrière. Le connecteur d’alimentation reste placé à l’arrière.

A l’avant, on retrouve le même écran de 2.8 pouces. Il répond bien mais son manque de visibilité par moment rend son usage peu agréable. C’est d’ailleurs un point qui était critiqué sur la Photon Ultra. Malgré cela, pour des raisons économiques sans doute, Anycubic n’a pas jugé bon de le remplacer. C’est dommage.

On ne va pas s’étaler sur les fonctionnalités et menus de cet écran qui sont totalement génériques.

Sur la partie haute, rien de nouveau. Le système de rail linéaire, la vis trapézoïdale ainsi que la potence sont repris de la Ultra. L’ensemble de la plateforme en métal est parfaitement rigide, sans aucun jeu.

La potence tient bien le plateau, j’aurais juste à lui reprocher sa molette de serrage qui est bien trop petite. Quatre vis permet de régler la planéité du plateau, c’est simple et facile.

Le verre du plateau est plus grand et la finition autour bien meilleure que sur la Anycubic Photon Ultra.

Un simple couvercle en plastique bleu vient compléter l’imprimante.

Et c’est tout ? Effectivement, ici pas de Wifi ou de port Ethernet, pas de système de filtration… on est sur du basique.

Enfin pas tout à fait car l’évolution la plus importante concerne le projecteur DLP. 

On passe d’une résolution 720p (1280 x 720 pixels) 80 microns  à du 2K (2560 x 1440 pixels) 51 microns. C’est tout simplement bluffant ! Cela promet des impressions de qualité exceptionnelle.

Ne l’opposez pas à du LCD, à résolution équivalente, le rendu n’a rien de comparable, la technologie étant totalement différente.

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Première impression test

Après le traditionnel réglage du plateau avec la feuille fournie, il est temps de lancer une première impression.

Anycubic nous a fourni une bouteille de résine “Résine Craftsman DLP Grey” . Il s’agit d’une résine dite “haute résolution” qui permet un rendu optimum. Pour l’avoir déjà utilisée par le passé, je peux vous confirmer que c’est une très bonne résine : les pièces imprimées se lavent très facilement, le traitement UV est ultra rapide et l’odeur est modérée. 

Impression du modèle de test fourni :

Résultats de l’impression après nettoyage et traitement UV :

Comme vous pouvez le constater, le résultat est très bon. Les moindres détails ressortent parfaitement, avec un excellent contraste. C’est plutôt bluffant, vu la taille de l’objet, il faut zoomer pour apprécier les détails.

Point important, durant l’impression la machine est très silencieuse. A part le bruit du plateau qui monte et descend, ici pas de bruit de ventilation.

Logiciel Anycubic Photon Workshop

Je vais par la suite lancer une série d’impressions, notamment celle d’une petite figurine. C’est souvent l’usage principal par le grand public de ce type d’imprimante.

Pour cela, on va utiliser le logiciel disponible sur la clé USB, Anycubic Photon Workshop. C’est un très classique trancheur pour imprimante résine. Le paramétrage de la D2 est intégré, il suffira de sélectionner le modèle de l’imprimante pour en charger le profil.

Personnellement, pour préparer mon modèle j’utilise Lychee Slicer, question d’habitude. J’exporte mon STL avec ses supports et je l’importe dans Photon Workshop pour générer le fichier au format DL2P.

Ensuite, Photon Workshop propose toutes les fonctions basiques nécessaires pour préparer votre modèle. Ce programme dispose également d’une base de données avec le paramètre des résines vendues par la marque. Libre à vous de voir si ces fonctionnalités seront suffisantes pour votre usage.

Pour le réglage des temps d’expositions et des vitesses, je suis parti sur les paramètres fournis par Anycubic. Mes premières impressions ont été des échecs : décollement, casses diverses, il a fallu ajuster tout ça pour enfin obtenir un bon résultat.

Voici mes paramètres pour la résine “Craftsman DLP Grey” :

Tests d’impression 

Toutes les impressions ont une hauteur de couche 50 microns (antialiasing désactivé). Résine “Craftsman DLP Grey”.

Impression d’une petite figurine (40 mm).

Le résultat est très satisfaisant. Les détails ressortent parfaitement avec un beau contraste.
Voici maintenant l’accessoire qui va avec la figurine (30 mm) :

Là encore, vu la taille du sujet, c’est très bon. Même l’effet texture bois est visible. Les amateurs de figurines apprécieront.

Passons maintenant sur un sujet plus imposant (140 mm). Comme la Ultra, la D2 permet d’imprimer sur une hauteur de 165 mm au plus haut.

Une nouvelle fois le résultat est très bon. On pourrait éventuellement encore améliorer les choses en imprimant avec des couches plus fines.

Pour finir, une nouvelle grosse impression. Évidemment, l’ensemble est imprimé en plusieurs fois.

Une nouvelle impression très correcte. Les éléments s’emboîtent parfaitement et le résultat est flatteur.

Après impression DLP, ces prints ont ensuite été lavés à l’alcool IPA, puis bain à l’ultrason et mis sous lampe à UV. Sinon, il existe du matériel dédié au post traitement, tel que le Anycubic Wash & Cure 2.0.

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Notes et conclusion du test

Qualité d'impression - 10
Fiabilité - 10
Logiciel - 7
Utilisation - 9
Rapport qualité / prix - 9

9

/10

Points forts
  • Haute qualité d'impression
  • Durée de vie du projecteur
  • Faible consommation électrique
  • Super silencieuse
Points faibles
  • Ecran trop petit
  • Design trop "tout plastique"
  • Bac à résine en plastique
  • Molette de potence trop petite

Avec la D2, Anycubic propose une nouvelle fois une machine qui priorise la qualité d’impression. Malgré son aspect extérieur de machine “entrée de gamme”, sa technologie DLP saura séduire les utilisateurs les plus exigeants, amateurs comme professionnels (bijoux, dentaire...).

Sa fiabilité sur le long terme, avec une durée de vie du projecteur de plus de 20 000 heures permet d’avoir l’esprit tranquille en plus d’être très économique à l'usage, en sachant qu’un écran pour imprimante LCD monochrome vaut entre 100 et 200€ et que sa durée de vie est d'environ 5 000 heures.

Autre point non négligeable, surtout à notre époque, sa faible consommation : 15W ! Pour un modèle LCD récent, on tourne plutôt autour des 150W en utilisation.

Même si le prix de départ est plus élevé qu’une LCD (779€ hors promotion) à volume d'impression identique, si vous êtes un gros consommateur d'impression résine, cette machine sera très vite rentabilisée en plus d'apporter une excellente qualité.

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Touche à tous et parfois à rien, j'aime la mécanique de précision et ce qui coupe, grave, imprime et fait le café.
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5 COMMENTAIRES

  1. Merci pour cette présentation et test de cette belle machine. ( même si avec un volume réduit elle semble prometteuse. )

    Y a t’il comme sur la Photon Ultra un “UV Set Up ” caché dans le menu “Systeme” (Icône non affichée, en dessous de “Language”, mais qui bip, et si l’on appuie 11 fois de suite ( 11 bips ) sur la zone, on se retrouve dans le menu “UV Set Up” ) ?

    Bonne continuation.

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