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Bambu Lab A1 Combo, le test

test bambu lab a1 combo

Il y a quelques mois, alors que toutes leurs imprimantes étaient des CoreXY, Bambu Lab surprenait la communauté en sortant une imprimante d’entrée de gamme, de type “bed slinger” avec un châssis en cantilever : la A1 Mini. Il n’aura fallu attendre que deux mois pour voir arriver sa grande sœur, la A1, aussi disponible en version Combo. Ces deux imprimantes ont beaucoup de choses en commun mais ne sont pas identiques. Le test de la A1 Mini par Motard Geek est donc un excellent complément à celui-ci.

Dans ce test de la Bambu Lab A1 Combo, on partage avec vous notre découverte de cette nouvelle imprimante, avec son AMS Lite, mais on parlera aussi de l’écosystème Bambu Lab dans son ensemble. Au programme : beaucoup de bonnes surprises, mais aussi quelques galères et réserves.

Préambule

Mon imprimante actuelle est une Creality Ender 3 V3 SE, je l’utiliserai occasionnellement au cours de ce test comme base de comparaison. En dehors du prix et de l’AMS, elles peuvent répondre à des usages similaires.

J’ai commencé l’impression 3D il y a une dizaine d’années avec une Mendel90 Sturdy. Niveau logiciels, j’utilisais Pronterface et Slic3r, l’ancêtre de PrusaSlicer. Par la suite j’ai eu des “bed slingers” de chez Creality, toujours en firmware Marlin et avec Cura en tant que slicer. Je n’ai pas encore testé Klipper ou PrusaSlicer.

J’avais donc quelques préjugés vis-à-vis de Bambu Lab et leur ecosystème plus fermé que ce à quoi j’étais habitué. Mais pour en avoir entendu beaucoup de bien, j’étais aussi très curieux.

Au-delà de l’aspect purement techniquement de cette imprimante, je vais donc aussi essayer de vous partager mon ressenti face à ce gros changement d’environnement.

Test de la Bambu Lab A1 Combo en vidéo

Le test que vous êtes en train de lire reprend dans les grandes lignes la structure et le contenu de la vidéo de notre test de la Bambu Lab A1 Combo.

Fiche technique de la Bambu Lab A1

Avant de lister les points communs et les différences avec la Bambu Lab A1 Mini, voici un aperçu des principales caractéristiques de la Bambu A1 :

TechnologieFDM
Volume maximal d’impression256 x 256 x 256 mm
Type de plateauPEI texturé double face
Température maximale du plateau100°C
Type d’extrudeurDirect Drive avec odomètre et capteur de tension
Température maximale de la buse300°C
Diamètre de la buse0.4 mm (incluse), en option : 0.2, 0.6, 0.8 mm
Hauteur de couche80 à 280 microns selon les profils inclus (probablement plus d’amplitude avec des profils personnalisés)
Vitesse maximale d’impression500 mm/s
Accélération maximale10 m/s²
Nivellement du plateauAutomatique
Hauteur de la buse (Z-offset)Automatique
Filaments compatibles (recommandés)PLA, PETG, TPU, PVA
Filaments compatibles (non recommandés)ABS, ASA, PC, PA, PET,
Polymère Chargé en Fibre de Verre/Carbone
ConnectivitéCarte micro SD et Wi-Fi
CaméraOui (1080p, faible FPS)
Dimensions38.5 x 41 x 43 cm
Poids11.7 kg
ConcurrencePrusa MK4, Creality Ender-3 V3 KE, Sovol SV07
L'imprimante Bambu Lab A1 (Combo) sur le comparateur

Points communs avec la A1 Mini

Différences avec la A1 Mini

Finalement, ce sont peut-être les différences entre la A1 et la A1 mini qui seront les plus parlantes :

Le prix

Dernière différence majeure : le prix ! La A1 est proposée au tarif de 432€, là où la A1 Mini est disponible pour 321€. Si vous décidez d’opter pour les déclinaisons “Combo”, qui intègrent l’AMS Lite, les prix passent respectivement à 604€ et 493€.

A titre de comparaison, la Creality Ender 3 V3 SE est disponible à des tarifs oscillant entre 170 et 220€. Sa surface d’impression est à mi-chemin entre la A1 et la Mini : soit 22 x 22 x 25 cm. Elle est aussi en Direct Drive et dispose également du nivellement et du réglage du Z offset automatiques. Le plateau vendu avec la Ender 3 accroche beaucoup trop. Je recommanderais fortement de passer sur un plateau PEI, comme c’est le cas pour la A1. Il faudra donc compter une trentaine d’euros supplémentaires pour une comparaison juste, soit entre 200 et 250€. Notre test de la Creality Ender 3 V3 SE est à lire ici.

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Déballage et montage de la Bambu Lab A1

Je ne vais pas m’étendre sur l’unboxing, on a fait un petit short sur la chaîne YouTube (vidéo ci-dessous). Idem concernant le montage, il y a déjà beaucoup de vidéos à ce sujet et la documentation est très claire (bien qu’en anglais). Comptez environ 30 minutes pour le montage, ce qui est similaire au temps passé pour la Ender 3 V3 SE.

Tout l’outillage est fourni, il vous faudra juste prévoir une petite pince coupante en plus.

Attention tout de même, deux petites précisions : 

La machine inspire la qualité, par contre l’AMS fait un peu plus cheap : il est très léger. Mais ça n’a pas été un problème pour la suite des tests.

Mise en route de la Bambu Lab A1

Quelques difficultés

Pour la mise en service, j’ai par contre rencontré quelques petits soucis, en partie de ma faute. Le connecteur USB-C était mal enclenché sur l’imprimante mais ça a donné lieu à une erreur. Or, le scan du QR code associé à l’erreur renvoyait vers une adresse… mais le serveur était inaccessible !

J’ai aussi eu le droit à un message d’erreur en chinois dans l’application. J’ai dû utiliser Google Lens pour le traduire. Ensuite, j’ai pu retrouver l’article du Wiki associé grâce à une recherche Google avec le code de l’erreur.

Ensuite on se laisse guider par l’imprimante :

La mise en service n’a pas été 100% fluide mais la seule véritable erreur était de ma responsabilité. On a quand même pu entrapercevoir les limites si jamais les serveurs Bambu deviennent inaccessibles au mauvais moment : quand on est trop accompagné, si l’assistance tombe en rade, cela peut devenir compliqué voire impossible à utiliser.

Premières impressions

Après tout ça, j’ai pu lancer les premières impressions présentes sur la carte SD et il n’y a eu aucun accroc à signaler. Au passage, la carte SD fournie est une carte Lexar de 32 Go et non une marque douteuse comme c’est souvent le cas chez d’autres constructeurs.

Après quelques dizaines d’heures d’impression, comme le voyant d’une voiture qui s’allume pour nous signaler qu’il est temps de faire la vidange, une notification s’est affichée sur l’imprimante pour me rappeler qu’il était temps de mettre de l’huile sur le rail de l’axe Y. L’imprimante semble donc mesurer les temps d’impression pour déclencher des alertes et accompagner l’utilisateur dans le bon entretien de son imprimante.

L’option AMS Lite

L’AMS Lite est l’extension qui permet aux Bambu Lab A1 et A1 Mini d’être capables de faire des impressions utilisant 4 filaments différents. Seul, il est vendu 269€.

Le plastique paraît un peu léger mais je n’ai pas eu de souci de solidité. C’est plus qu’un simple support de bobines : celui-ci communique avec l’imprimante, il y a un moteur pour chaque bobine et il contient des détecteurs de filaments et des capteurs de vitesse de glisse du filament. Le kit AMS lite reconnait également les bobines de marque Bambu Lab pour optimiser l’impression depuis Bambu Studio.

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Ses inconvénients

Il est plutôt encombrant, sachant qu’il faut avoir un peu de marge pour pouvoir changer les bobines facilement, ça double pratiquement le volume nécessaire.

Bambu Lab déconseille de l’utiliser avec du TPU. Il faudra passer par le support externe qui s’installe au-dessus de l’imprimante. Ça nous obligera à brancher et débrancher un tube à chaque fois, ou à se priver d’une des quatre couleurs. En attendant une solution fiable (cf. rubrique “Améliorations” en bas de page).

Si un print nécessite beaucoup de changements de filament, l’imprimante va à chaque fois devoir couper le filament en cours, le rétracter, pousser le nouveau et purger le filament précédent avant de pouvoir reprendre l’impression. Selon les prints, cela peut multiplier le temps d’impression par 2, 3, 4 voire plus. Cela produira aussi énormément de gâchis de filament, parfois plus que le print lui-même. Pour moi, l’AMS, c’était la fausse bonne idée

Ses atouts

… mais ça c’était avant ! Maintenant que j’y ai goûté, je ne pourrais plus m’en passer. Cette fonctionnalité m’a totalement hypé, c’est incroyable toutes les possibilités que ça offre. Du bi-couleur, c’est déjà pas mal, mais là avec quatre coloris, c’est carrément du luxe. J’ai passé des heures à “peindre” mes modèles dans Bambu Studio, je suis complètement fan de la simplicité et du résultat.

Alors oui, ça prend de la place mais il est possible de placer l’AMS Lite au-dessus de l’imprimante. De prime abord, l’idée paraît douteuse mais pas mal de tests ont démontré que ça n’avait pas d’impact visible sur les impressions, même à vitesse élevée.

C’est aussi vrai que ça peut allonger les prints mais à mon échelle de particulier, je ne suis pas pressé et on peut “peindre” (dans le logiciel slicer) intelligemment les modèles pour que l’impact sur le temps d’impression reste raisonnable. En ne travaillant que sur certaines couches visibles, par exemple.

C’est pareil pour le gâchis. On peut le réduire :

Et quand bien même on gâcherait pas mal de filament… vu le prix du filament, ce n’est finalement pas dramatique. Je ne vais pas évoquer les considérations écologiques et bien souvent on restera sur du PLA. Evidemment, nous sommes d’accord : ce n’est jamais une bonne chose de gaspiller.

Même si on fait peu d’impressions multi-filaments, cela reste pratique d’avoir quatre rouleaux : ça évite de devoir changer trop souvent selon les besoins. Ça peut aussi permettre de basculer automatiquement vers une autre bobine (ayant les mêmes propriétés) si la première se termine.

Lorsque vous utilisez des bobines Bambu Lab, elles sont automatiquement détectées par l’AMS grâce à des tags RFID intégrés dans le rouleau.

Différences avec l’AMS classique

Contrairement à l’AMS “non lite” pour les récentes imprimantes CoreXY de la marque, les bobines ne sont pas isolées.

Si votre imprimante se trouve dans une pièce peu humide et que vous utilisez principalement du PLA, ce n’est pas nécessairement grave mais ce ne sera pas optimal sur du long terme. Par contre, l’AMS Lite est compatible avec beaucoup plus de bobines de tailles différentes ou en carton. A noter qu’il faudra aussi se “contenter” de quatre couleurs avec la version Lite pour A1, alors que l’AMS classique permet d’en chaîner quatre pour avoir jusqu’à seize couleurs.

Impressions de test

Impressions en PLA

Le Benchy boat

On va commencer par l’indéboulonnable Benchy ! Il y a peu de différences entre le Benchy imprimé en moins de 15 minutes (gris) et le Benchy imprimé avec le profil officiel en 45 minutes (orange). La A1 est réellement capable de monter très haut en vitesse, sans trop dégrader sa qualité.

La Ender 3 donne de bons résultats aussi, mais l’impression a duré une heure et en regardant de près, on voit quelques imperfections. Même si l’écart n’est pas énorme, le Benchy imprimé en 15 minutes sur l’A1 (en gris) est plus clean que celui imprimé en 1 heure sur la Ender 3 (bleu).

Le Toaster Torture Test

Imprimé en 8 heures sur l’A1 (orange) contre 10 heures sur la Ender 3 (bleu). C’est un print difficile que les deux ont réussi à réaliser.

La qualité de la A1 est cette fois nettement au-dessus et elle valide pratiquement tous les challenges proposés par ce modèle : mouvement mécanique parfait de toutes les pièces, précision et tolérances (sauf 0.1mm, ce qui est normal), les surplombs jusqu’à 80° s’en tire honorablement. Pas de ghosting, les textes sont lisibles, l’extrusion est régulière etc.

Côté Ender 3, c’était un peu plus moins clean mais elle a réussi ce print du premier coup. On va y revenir dans quelques instants, la Bambu Lab m’a donné plus de fil à retordre sur ce modèle.

Précisons tout de même que la Ender 3 est capable d’une bien meilleure qualité d’impression si l’on réduit sa vitesse par deux (en passant de 180 à 90 mm/s). Mais le but ici était de faire les comparaisons avec les profils par défaut proposés par les constructeurs.

Autres impressions

On va maintenant passer en revue d’autres impressions que j’ai faites, sur la A1 uniquement, pour vous donner un aperçu de ce qu’elle est capable d’imprimer.

Impressions en PLA Silk

Avant de vraiment changer de type de matériaux, voici trois prints avec du PLA Silk : un benchy, un dragon articulé et un pot à crayons.

Impressions en TPU

Mon hobby principal est le  drone FPV et dans ce loisir, on utilise beaucoup le TPU, que ce soit pour faire des protections ou des supports de caméra et d’antenne. Cela nous amène donc au test du matériau TPU, avec du filament Saint Smart TPU 95A. J’ai utilisé le preset Bambu TPU 95A et un autre trouvé sur Printables qui est un poil meilleur.

Encore un Benchy

1h20 sur l’A1 contre 1h40 sur la Ender 3. Sur la première photo, les 2 benchies viennent de la Bambu Lab A1 : à gauche une impression avec le profil Bambu Lab TPU 95A, à droite, avec le profil récupéré sur Printables. Ce second profil réduit efficacement le stringing. Le Benchy seul sur la photo de droite a été imprimé par la Ender 3 V3 SE.

La qualité des deux prints est très similaire mais l’avantage va encore une fois à la A1, de peu.

Support de caméra Action 2

Ensuite, un cas concret d’usage orienté FPV avec un support de caméra. 2h30 d’impression chez Bambu Lab (à gauche) contre 3h pour la Ender 3 V3 SE (à droite). Dans les deux cas, les résultats sont similaires et pleinement satisfaisants. Pour la A1, j’ai dû activer les supports de type “Snug”, par défaut, les supports “Grid” consommaient beaucoup de TPU et étaient très difficiles à retirer.

Impressions en PETG

Enfin, un dernier Benchy avec du PETG.  Rien de spécial ici encore, le résultat est propre. J’ai tout de même dû ajouter une bordure (“brim”) autour car il s’est détaché du plateau lors du premier essai.

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Les échecs et leurs solutions

Analyse

Je vais maintenant vous parler des impressions qui ont échoué et ce qu’il a fallu faire pour contourner les problèmes.

Nivellement du plateau

Un dernier point, que je n’ai mis ni dans les succès ni dans les problèmes, concerne le nivellement automatique du plateau.

Je vous en parle surtout pour information. Quand j’ai reçu la machine, j’ai fait toutes les calibrations  demandées, j’ai ensuite imprimé tout ce que vous avez vu et davantage encore. Après tout ça, j’ai donc imprimé un carré de 23 cm par 23 cm d’une seule couche pour vérifier l’efficacité de la calibration. Et j’avais une zone qui présentait comme de la sous extrusion. Je vous mettrai des photos, c’est difficile à voir sans lumière. J’ai fait plusieurs essais, et toujours le même résultat. Je précise aussi que pour chaque impression j’active le nivellement automatique.

J’ai fini par relancer la calibration du plateau depuis l’imprimante, celle qui dure 15 minutes, et ensuite les impressions étaient parfaites.

Est-ce que la première calibration ne s’était pas passée 100% correctement ? Est-ce que l’imprimante s’est légèrement déréglée après  des dizaines d’heures d’heure d’impression ? Je ne sais pas. Je me serais attendu à ce que le nivellement automatique évite ce genre de souci. En tout cas, vous avez l’info : si ça vous arrive, repassez un coup de calibration.

Les améliorations

On vous propose quelques améliorations pour votre A1 qui peuvent s’avérer utiles : 

Ecosystème Bambu Lab

Bambu Lab, c’est un peu le Apple ou le DJI de l’impression 3D : on se retrouve dans un écosystème fermé, avec du matériel propriétaire et du logiciel optimisé pour ce matériel, tout en gardant l’expérience utilisateur au cœur des priorités. 

Cette approche arrive avec ses avantages et ses inconvénients.

Qualité et efficacité

Le matériel est d’une qualité irréprochable. Pour le prix auquel sont proposées les imprimantes de la série A1, c’est difficile de trouver mieux sur le marché. C’est solide, c’est fiable, c’est beau, c’est ergonomique. Clairement, c’est du bon matos.

Ils ont ce souci du détail qui facilite la vie, par exemple : 

Et bien sûr l’AMS lite est un coup de génie : proposer le quadri-filament pour un surcoût de 172€, c’est un véritable tour de force. Et pourtant, je n’étais absolument pas convaincu par cette fonctionnalité au départ.

Dépendance matérielle

Mais il y a aussi un gros inconvénient : quand sur nos imprimantes open source classiques, on a besoin de remplacer rapidement un composant : une commande sur Amazon ou n’importe quelle boutique en ligne et on reçoit la pièce de rechange en 24 ou 48 heures.

Là, on est dépendant du shop Bambu Lab. Par exemple, il y a quelques jours, j’ai passé une commande sur la boutique Bambu Lab, les buses en acier trempé de 0.4 mm n’étaient pas en stock. Idem concernant le hub de filament de l’AMS lite. Si le mien casse maintenant, je ne peux plus utiliser l’AMS jusqu’au retour en stock de la pièce chez Bambu. Et je ne vous parle même pas des filaments : ça s’est un peu arrangé, mais une grosse partie reste indisponible.

Et si dans trois ans, Bambu disparaît, ou cesse de vendre certaines pièces ? Sans vouloir dramatiser, il y a de quoi se sentir un peu pris en otage et ce n’est pas confortable.

Pour aller plus loin, imaginons une situation extrême où un problème n’est pas solutionnable parce que la pièce problématique n’est pas en vente, comment ça se passe ? Est-ce qu’il faut renvoyer l’imprimante ? Est-ce qu’il faut tout redémonter ? Si vous avez un retour d’expérience à ce sujet, n’hésitez pas à nous le partager dans les commentaires.

Partenariats et alternatives ?

Relevons que quelques alternatives pointent leur nez :

Pour le moment, il n’y a pas de quoi s’emballer, à voir dans le futur.

Evolutivité limitée

Evidemment, on sera aussi beaucoup plus limité en termes d’évolutions logicielles qu’avec une imprimante open source, même s’il est vrai qu’il n’y a pas grand chose à ajouter à ces imprimantes tant elles sont fonctionnelles.

C’est une machine pour imprimer sans prise de tête, pas une machine pour bidouiller. Beaucoup de makers aiment optimiser leur machine, ça fait partie de ce qui les intéressent dans l’impression 3D. Pour eux, Bambu Lab ne sera sans doute pas la meilleure option.

Alors est-ce que le niveau de qualité proposé justifie le niveau d’emprisonnement ? Chacun aura sa propre réponse. Je vous donnerai mon avis dans la conclusion !

Expérience avec le shop Bambu Lab

Tant qu’on parle du shop Bambu Lab Europe, la commande que j’ai passée a été expédiée d’Allemagne et est arrivée en un peu moins d’une semaine. Concernant l’emballage, tout est très bien protégé, on tombe même dans le sur-emballage à ce niveau : une grande enveloppe à bulles, puis une petite enveloppe à bulle par objet, puis une boîte en carton, puis du papier carton, puis une pochette plastique et enfin l’objet…

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Ecosystème Bambu Lab : les logiciels

Le logiciel suit le hardware dans la philosophie. L’expérience utilisateur et le souci du détail sont encore une fois au rendez-vous et Bambu Lab met à notre disposition une suite logicielle très solide.

On n’aura pas le temps de tout voir en détails mais on va en survoler les différentes briques logicielles.

Le format .3mf au cœur des applications Bambu Lab

Avant toute chose, il faut savoir que les fichiers .3mf ont pris la place des STL et l’ensemble de leurs outils s’appuie sur ce nouveau format. Un fichier .3mf est en fait d’un conteneur. Il suffit de le renommer en .zip pour en parcourir le contenu.

On pourra y trouver notamment des fichiers STL, des fichiers .STEP, du .gcode, des images miniatures, des métadonnées, des profils d’impression et bien d’autres choses.

Le firmware

C’est du propriétaire. L’interface proposée via l’écran tactile est fonctionnelle et intuitive. Ce n’est pas un foudre de guerre non plus, l’écran n’est pas super réactif, mais de bonne qualité, en couleur et lisible. Il suffit pour faire ce que l’on a à faire.

Le firmware gère l’enregistrement des impressions via la caméra, ainsi que la création de timelapses. Exemple ci-dessous.

Malheureusement, les fichiers vidéos sont “corrompus”, il faut réparer les index ou les lire “tel quel” avec VLC. Ils ne sont donc pas directement exploitables. Je les corrige avec Handbrake (codec H.265 NVENC 1080p,  “same frame rate as source”, quality 10 CQ). On peut traiter par batch plein de fichiers d’un coup. Cela permet de s’en sortir, mais ça détonne un peu par rapport au reste.

Bambu Studio

Il s’agit de l’application pour ordinateur qui permet de gérer l’imprimante au travers du Cloud Bambu et c’est surtout le trancheur (slicer) de la marque. Et cette fois, il s’agit d’un logiciel open source ! C’est l’exception qui confirme la règle. Bambu Studio étant basé sur Prusa Slicer, la licence leur impose l’ouverture de leur code.

Le logiciel est intuitif et stable. Il est beaucoup plus riche que Cura en proposant  davantage de fonctionnalités (comme la coloration des objets, leur découpage, l’ajout de texte, etc.). Il permet aussi de lancer directement des impressions via le cloud BambuLab et de superviser l’activité de l’imprimante en donnant notamment accès à la caméra.

J’avais pris le pli de copier les fichiers gcode sur ma carte SD mais on prend très vite l’habitude de lancer les impressions en WiFi au travers du cloud. On regretter tout de même que la fonctionnalité donnant accès au contenu de la carte SD ne soit pas opérationnelle avec la A1.

Au début, on se perd un peu entre les profils d’imprimante, de filament et d’impression.

Le paramètre “Max volumetric speed” (sur le filament) vient limiter les vitesses déclarées au niveau des paramètres d’impression, ça ajoute un peu de confusion.

Bambu Handy (application mobile)

Il s’agit de l’application pour smartphone et tablette, donc la troisième façon de piloter les imprimantes 3D Bambu Lab. Elle sera très pratique pour surveiller à distance l’avancée de l’impression grâce à la caméra. En cas de problème, on pourra à distance arrêter ou mettre en pause l’impression.

Mais l’application va plus loin en intégrant l’accès à la communauté Bambu Lab : on pourra chercher des modèles sur la plateforme MakerWorld et directement démarrer des impressions depuis le téléphone, les évaluer, accéder au support etc. L’application envoie également des notifications quand un print est terminé ou qu’un problème survient.

Wiki

La marque a fait un très important effort de documentation qui mérite d’être souligné. Le wiki est très riche, bien organisé et on y trouvera la plupart des réponses à nos questions, ainsi que des solutions à nos problèmes. Précisons tout de même que pour le moment, seuls l’anglais et le chinois sont disponibles.

MakerWorld

Il s’agit du Thingiverse ou du Printables, à la sauce Bambu Lab. On y retrouvera de nombreux modèles à imprimer, à l’image des concurrents plus anciens. On commence à en avoir l’habitude avec Bambu Lab : c’est efficace, ergonomique et quelques fonctionnalités font une grosse différence par rapport aux autres plateformes, par exemple :

Les “plus” qui font plaisir

Il y a plein de fonctionnalités logicielles bien pensées qui facilitent le quotidien :

Les limites

Comme pour la partie matérielle, cela implique quelques limites :

Alors, est-ce que le gain en confort justifie la perte d’autonomie ? Là aussi, chacun aura son avis. Je pense quand même que c’est beaucoup moins problématique que la dépendance au niveau du matériel.

Les premiers utilisateurs ont essuyé les plâtres et les soucis évoqués ont maintenant peu de chance de se reproduire.

Et la concurrence ?

Tout au long de ce test, on a comparé la Bambu Lab A1 à sa petite sœur, la A1 Mini et à la Creality Ender 3 V3 SE, parce que c’est celle que j’avais sous la main.

Chez Creality, la toute récente Ender V3 KE serait certainement une meilleure candidate à la comparaison, grâce à son firmware Klipper, sa vitesse de 500 mm/s et sa connectivité Wi-Fi. On la trouve à moins de 300€ mais sans option multi-couleurs.

Dans la même veine, la Sovo SV07 est disponible pour 350€ environ, la Anycubic Kobra 2 Pro pour 280€ ou bien encore la Elegoo Neptune 4 (ou Pro) et la Artillery Sidewinder X4 Pro autour des 300€.

Enfin, on serait tenté de la comparer à la Prusa MK4 car les spécifications techniques sont assez proches. La réputation de la marque et son implication dans l’évolution de l’impression 3D ne sont plus à démontrer mais son tarif avoisinant les 1200€ pour la version assemblée semble surréaliste. Sans parler des délais d’approvisionnement qui semblent assez problématiques.

Les makers fans d’open source et d’évolutivité y trouveront peut-être leur compte avec la version en kit à près de 900€ (tout de même plus de 250 étapes pour son assemblage).

Conclusion

Le bilan

Alors, est-ce qu’il faut acheter la Bambu Lab A1 Combo ? Ca, c’est à vous d’en décider. On a essayé de vous fournir un maximum d’informations pour vous aider à savoir si cette imprimante, mais aussi son écosystème, conviennent à vos besoins.

Pour mon usage, je n’ai jamais envisagé d’investir une forte somme dans une imprimante 3D. Entre le prix et l’aspect fermé, il n’était pas question pour moi d’investir dans une CoreXY de chez Bambu Lab.

Mais la Série A1, vient bousculer les données du problème en proposant un prix nettement plus attractif.

Si j’avais dû la payer, je n’aurais probablement pas acheté cette imprimante et encore moins l’option AMS Lite. Objectivement, la Creality Ender 3 V3 SE répondait à tous mes besoins, avec une bonne qualité d’impression et une calibration automatique du plateau et du Z-offset, pour un prix dérisoire (pratiquement la moitié de la A1).

Mais maintenant que je l’ai, que j’y ai goûté, j’ai retrouvé l’envie de tester plein d’autres choses. Pour moi, l’impression 3D était devenue purement utilitaire depuis longtemps et je retrouve là le plaisir d’imprimer. J’ai la même excitation que lorsque j’ai monté ma première imprimante il y a dix ans, l’impression d’avoir plein de nouvelles possibilités qui s’offrent à moi. Et l’AMS y est clairement pour beaucoup.

Les différents reproches formulés au cours de la review concernant le côté fermé sont bien réels mais l’expérience m’a convaincu. Avec ce que j’en sais aujourd’hui, oui, je l’achèterais. Le fait de l’utiliser pendant quelques semaines, de m’être habitué à ses possibilités, ça a créé un certain besoin. 

C’est un peu difficile à admettre mais la qualité, l’ergonomie, la richesse de ce qui est proposé pèsent plus lourd dans la balance, que les points négatifs. Même si je ne suis vraiment pas hyper à l’aise avec le fait d’être autant dépendant de la boutique Bambu Lab. Espérons que des alternatives et des partenariats fleurissent pour offrir une plus large gamme de matériels compatibles.

Bambu Lab A1 ou A1 Mini ?

Le choix ne se fera pas sur la vitesse ou la qualité, mais ça sera surtout une question de volume d’impression nécessaire et de budget. Si on peut se le permettre, c’est toujours mieux d’avoir un volume d’impression un peu plus grand pour ne pas être limité à l’avenir.

Acheter la Bambu Lab A1 mini

Bambu Lab A1 ou A1 Combo ?

Est-ce qu’il faut prendre l’AMS Lite ? Vous l’aurez compris, c’est ce que j’ai totalement sous-estimé et qui m’a le plus convaincu (les impressions 3D multi couleurs ont fait un carton dans mon entourage). Encore une fois, si vous avez la place et que les finances le permettent, il faut prendre l’AMS.

S’en passer, c’est passer à côté de la moitié du potentiel de cette imprimante. Et surtout vous économisez près de 100€ en l’achetant directement avec l’imprimante, comparé à son prix si vous l’achetez séparément par la suite.

Notes et conclusion

Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 9
Logiciel - 9.5
Utilisation - 9.5
Rapport qualité / prix - 9.5

9.4

/10

Points forts
  • Qualité du matériel
  • Qualité des logiciels
  • Qualité des impressions
  • L’AMS et le multi couleurs !
  • Nivellement et hauteur de l’axe Z automatiques
  • Compensation automatique du débit
  • Ergonomie et confort de tout l’ecosystème
  • Vitesse d’impression
  • Ecran couleur et tactile
  • Volume d’impression
  • Peu bruyante
  • Prix
  • Caméra intégrée (+ LED)
  • Documentation et aide à la maintenance
Points faibles
  • Dépendance au shop Bambu Lab
  • Firmware fermé
  • Bascule entre AMS et bobine externe
  • Faible évolutivité
  • Qualité de la caméra
  • AMS : encombrement - temps - gâchis
  • Bed slinger (attention à l'accélération du plateau sur certains prints verticaux)
Avec la gamme "A1 Series", Bambu Lab souhaite démocratiser l'accès aux imprimantes haut de gamme en affichant des tarifs bien plus accessibles que ceux de la gamme CoreXY. Si la A1 Mini, avec son châssis cantilever ou son volume d'impression assez restreint pouvait rebuter certains acheteurs, la A1 vient combler l'espace entre cette Mini et le haut de gamme, comme la P1S, en corrigeant ces deux aspects.
L'utilisation de l'imprimante et de son ecosystème est intuitive et ergonomique. C'est fiable et stable. Le seul gros défaut que je puisse lui reprocher c'est de nous rendre fortement dépendant à la marque Bambu Lab. Des partenariats et alternatives vont peut-être se développer pour nous proposer plus de choix mais à l'heure actuelle, il ne faut pas trop y compter et en être conscient.
Enfin, l'AMS Lite a été la révélation de ce test. J'étais au départ très réservé concernant son utilité. Il n'a suffit que d'une impression pour me faire changer d'avis. Ca change tout, ou presque !
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Vous pouvez aussi comparer les prix de vente de la Bambu Lab A1 entre les différents revendeurs de la marque. Acheter
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